
Le BIFFF revient en avril, mais sera-t-il le dernier?
Le Festival international du film fantastique de Bruxelles (BIFFF) sera de retour, du 8 au 20 avril prochain. Mais cette 43e édition du festival sera-t-elle la dernière? Les organisateurs tirent la sonnette d’alarme.
Le Festival international du film fantastique de Bruxelles (BIFFF) investira une nouvelle fois le Palais 10 à Brussels Expo en avril pour faire frissonner les cinéphiles. Le film « Drop », du réalisateur Christopher Landon, ouvrira cette 43e édition, le 8 avril.
Jusqu’au 20 avril, le cinéma de genre sera mis à l’honneur avec la projection de plus d’une centaine de longs et courts métrages. « Drop » aura la lourde tâche de donner le coup d’envoi de cette célébration du fantastique. Le thriller raconte l’histoire de Violet, jeune veuve qui va être contactée « par un mystérieux salaud qui lui demandera de tuer son prétendant au restaurant, sous peine de voir son fils mourir ».
« Opus« , réalisé par Mark Anthony Green, refermera les portes du festival le 20 avril. Mettant en scène Ayo Edebiri (« The Bear ») et John Malkovich (« Burn After Reading », « L’Homme au masque de fer ») notamment, ce thriller psychologique constitue une « satire féroce du culte de la personnalité », selon le festival.
Au-delà du cinéma, l’événement veut décliner le fantastique « sous toutes ses formes », que ce soit par la peinture avec son concours de body painting, ou la littérature avec son concours d’écriture « Being Stephen King ».
Plusieurs invités de renom marqueront aussi de leur empreinte le festival, avec notamment la venue du réalisateur oscarisé Danny Boyle (« Trainspotting », « 28 jours plus tard », « Slumdog Millionaire ») pour une masterclass prévue le 12 avril. Asif Kapadia, oscarisé lui aussi, figure également parmi la liste d’invités, destinée à s’étoffer ces prochains jours.
Pour la première fois, quatre séances silencieuses seront au programme. « Une aberration au BIFFF? », alors que le festival est connu pour ses séances mouvementées et laissant la place aux réactions et blagues du public. « En fait non », estiment les organisateurs: ces « silent screenings » seront dédiés à des films immersifs, qui nécessitent de se plonger davantage dans l’histoire.
Ce BIFFF sera-t-il le dernier?
Cette 43e édition du BIFF sera-t-elle la dernière? L’inquiétude règne parmi les organisateurs, qui tirent la sonnette d’alarme: sans garantie de financement, le BIFFF ne pourra revenir l’an prochain. « Le monde de la culture navigue à l’aveugle » et cette incertitude met en péril l’existence même du festival, met en garde Jonathan Lenaerts, en charge de la communication du BIFFF.
Sans gouvernement bruxellois de plein exercice, le festival se retrouve sans garantie quant à ses subsides. Au-delà de cette formation bruxelloise à rallonge, « quand on voit la direction du monde », avec le président américain Donald Trump qui s’attaque tous azimuts aux financements de la culture et de la presse, mais aussi « le spectre de la guerre » qui plane sur l’Europe, l’heure est à l’incertitude.
« Les financements vont-ils être redirigés vers les dépenses de défense, aux dépens de la culture? », craint M. Lenaerts. La question reste sans réponse et c’est bien ce qui inquiète le festival, qui ne peut se permettre de « marcher à l’aveugle », prévient-il. « Dans les conditions actuelles, le BIFFF ne peut pas survivre« , alerte-t-il.