Le MIMA, c’est (presque) fini: le musée tirera sa révérence en janvier 2025

Le Mima va fermer ses portes. © Belga
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Le MIMA (Millennium Iconoclast Museum of Art) fermera ses portes en janvier 2025.

Après huit années d’une programmation en marge dont les points forts ont été l’exposition dédiée à Jean Jullien (quelque 47 000 visiteurs) et le millésime 2018 (« Dream Box » a ressemblé 60 000 curieux), le MIMA (Millennium Iconoclast Museum of Art) de Molenbeek vient d’annoncer, avec regret, sa fermeture définitive au 5 janvier 2025. Ce lieu culturel alternatif, qui avait su se faire une place dans le paysage bruxellois grâce à ses expositions immersives et novatrices, met ainsi un terme à une aventure artistique marquante.

Un musée unique en son genre

Créé en 2016 par un quatuor – Michel et Florence de Launoit, ainsi qu’Alice van den Abeele et Raphaël Cruyt d’Alice Gallery qui quittera sous peu la rue du Pays de Liège pour s’installer entre les murs de l’ancienne galerie Baronian – le MIMA s’était imposé comme un espace iconoclaste dédié aux cultures urbaines et à l’art post-graffiti. Installé dans l’ancienne brasserie Bellevue, au bord du canal de Bruxelles, il s’était distingué par une programmation surprenante, mêlant street art, installations, et expositions destinées à tous les publics. Avec plus de 400 000 visiteurs accueillis depuis son ouverture, le MIMA a relevé le défi d’attirer un public diversifié, malgré un environnement parfois difficile.

Les raisons d’un départ prématuré

La fermeture du MIMA est avant tout la conséquence d’un faisceau de facteurs externes : une localisation en marge des circuits touristiques traditionnels et, plus récemment, des travaux majeurs sur le Quai du Hainaut. Lesquels, en fermant l’accès au musée pour les voitures, ont fait chuter la fréquentation de plus de 50 % ces derniers mois. L’équipe du MIMA a ainsi pris la décision de mettre fin à l’aventure, estimant qu’il serait économiquement trop risqué de poursuivre sans assurance d’un retour à la normale avant la fin des travaux, prévue dans plus d’un an.

Une fin sur une note positive

Si l’annonce laisse aux amateurs un goût amer en bouche, le MIMA entend terminer ce chapitre dans la joie, en célébrant ce qui a fait sa force : un accueil chaleureux, un esprit familial et une volonté de rendre l’art accessible à tous. Les visiteurs sont donc invités à venir découvrir ou redécouvrir l’exposition actuelle, « Multitude », de l’artiste portugais Vhils, jusqu’au 5 janvier. Ils pourront également repartir avec des souvenirs du musée, devenus désormais des pièces de collection. C’est avec le sentiment d’avoir marqué la scène culturelle bruxelloise que l’équipe du MIMA tire sa révérence. Un départ qui laisse un grand vide de l’autre côté du canal.

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