A Most Violent Year, Y.O.L.O., The Affair… 15 choses à voir à la télé cette semaine

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

En télé, sur Netflix, en vidéo à la demande ou en DVD/Blu-ray, voici une poignée de suggestions de films, documentaires ou séries à voir dans la petite lucarne du 11 au 17 novembre.

1. En télé, sur Auvio, Arte +7…

A MOST VIOLENT YEAR

Drame de J.C. Chandor. Avec Oscar Isaac, Jessica Chastain, David Oyewolo. 2014. ****

Dimanche 12/11, 20h55, France 4.

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L’année 1981 reste, dans les annales de New York, comme la plus violente qu’ait connue la ville. Un homme peut en témoigner. Il s’appelle Abel Morales, est immigré hispanique, ambitieux, et cherche à se faire une place au soleil dans la distribution du fioul domestique. Mais tandis qu’il projette le rachat d’un terrain pour étendre son affaire, des incidents se multiplient, des pressions augmentent de la part d’une concurrence sans scrupule. Et une enquête officielle prend aussi pour cible le jeune entrepreneur… Porté par un formidable Oscar Isaac (Star Wars), A Most Violent Year s’inscrit dans la grande lignée des films criminels à résonance sociale tels Mean Streets de Martin Scorsese et The Yards de James Gray. J.C. Chandor (le réalisateur de Margin Call) y fait preuve d’un talent narratif peu banal, auquel s’ajoute un sens aigu de la complexité des rapports humains. Jessica Chastain, comme toujours magnifique, apporte sa touche personnelle à une oeuvre exemplairement prenante.

L.D.

QUAI DES ORFÈVRES

Film policier de Henri-Georges Clouzot. Avec Louis Jouvet, Suzy Delair. 1947. ****(*)

Lundi 13/11, 20h50, Arte.

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Une chanteuse aux moeurs légères, un mari jaloux, un assassinat. Dans le Paris ambigu de l’immédiat après-guerre, l’inspecteur Antoine (Louis Jouvet) va mener l’enquête… Adapté du roman Légitime défense de l’écrivain belge Stanislas-André Steeman, Quai des orfèvres s’affiche en classique indémodable du polar à la française. Henri-Georges Clouzot y démontre une maîtrise exemplaire et un sens aigu de l’atmosphère. Le cinéaste avait été frappé, à la Libération, d’une interdiction de tournage à cause de son controversé Le Corbeau, réalisé sous l’Occupation allemande (un épisode narré dans l’excellent documentaire Le Scandale Clouzot que programme Arte mercredi à 22 h 30). Quai des orfèvres marque le retour en grâce d’un artiste de haut vol, qui triomphera au début des années 50 avec Le Salaire de la peur et Les Diaboliques.

L.D.

MRS. FANG

Documentaire de Wang Bing. ****

Lundi 13/11, 00h10, Arte.

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© DR

La soigner coûterait 1000 yuans (environ 130 euros) par jour. Elle ne bouge plus. La bouche ouverte. Le regard fixe. La mâchoire serrée et le dos ravagé par des escarres. Fang Xiuying a 67 ans et souffre d’Alzheimer. Après avoir été hospitalisée en 2015, elle a été renvoyée chez elle pour y mourir. Mrs Fang a vécu dans le village de Maihui, près de Huzhou, à l’est de la Chine. On ne sait quasiment rien d’elle et on n’en apprendra pas beaucoup plus. Wang Bing s’était déjà intéressé à un hôpital psychiatrique (À la folie), à l’extraction du charbon dans la Chine du nord (L’Argent du charbon) ou encore aux conditions de vie pénibles de trois jeunes soeurs dans la province du Yunnan (Les Trois Soeurs du Yunnan). Il filme cette fois la mort au plus près. La détresse hagarde et quasi immobile des derniers instants. Toute la famille est entassée dans sa chambre alors qu’elle est à l’agonie. Ça regarde la télé. Ça crie. On attend le dernier souffle. On s’interroge sur les dernières pensées. Mrs Fang ne mange plus. Ouvre de moins en moins les yeux. Les enfants préparent les funérailles. Les hommes vont à la pèche. La vie, au ralenti, continue. Mais les ultimes gestes et battements de paupières rappellent sa fugacité. Léopard d’or au festival de Locarno, Mrs. Fang est un film dur. Dur pour ceux qui partent. Dur pour ceux qui restent. Dur, aussi, pour ceux qui regardent, rattrapés par ces images universelles d’adieux. Mrs Fang lance trois soirées exceptionnelles consacrées à « La Lucarne », rendez-vous incontournable dédié aux documentaires de création depuis 20 ans sur Arte. Des documentaires à l’écriture souvent singulière célébrée ici par quelques classiques et expériences inédites. Vénus: confessions à nu (01h40) écoute des femmes parler sans tabou de sexe, de désir et de frustration. Bartek Konopka réécrit l’histoire du mur de Berlin avec des lapins (Les lapins font le mur, 03h05). Tandis que dans les prochaines semaines et les lundis à venir, Alan Berliner transformera sa famille en laboratoire vivant (Nobody’s Business) et Braguino racontera la vie rêvée d’un homme des bois et des siens dans les forêts de Sibérie. Le meilleur endroit pour découvrir le documentaire dans tous ses états.

JULIEN BROQUET

L’ENFER D’HENRI-GEORGES CLOUZOT

Documentaire de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea. ****

Mercredi 15/11, 20h55, Arte.

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© DR

Un beau jour, le producteur et réalisateur Serge Bromberg reste coincé pendant deux heures dans un ascenseur en panne avec une camarade d’infortune. Elle s’appelle Inès. Elle est la veuve d’Henri-Georges Clouzot. Et évoque l’éternel regret de son mari. L’Enfer (1964). Budget énorme et tournage maudit. Un film qui voulait révolutionner le cinéma et dont il ne reste que 13 heures de bobines, soit 185 boîtes d’images seules. Plus aucun son. Cette oeuvre mythique et inachevée à la liberté insensée dont Chabrol a repris le scénario pour son film du même nom trente ans plus tard avec Emmanuelle Béart et François Cluzet, Bromberg en a tiré un fascinant documentaire. L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot revient sur son histoire. À l’époque, le réalisateur n’a plus tourné depuis quatre ans et La Vérité primée à Venise. Il est fasciné par Huit et demi et veut faire un film du malaise anxieux qui l’empêche de dormir. Cette histoire d’un homme (Serge Reggiani) dévoré par la jalousie que lui inspire sa femme (Romy Schneider) mène à des recherches visuelles tous azimuts. Des expériences permises par un budget illimité accordé par la Columbia. Mais aussi à un tournage qui traîne avec un Clouzot inquiet et nerveux qui essore ses acteurs et son équipe. Assemblant des images d’archives, des interviews (Catherine Allégret, Costa-Gavras…), des plans du film jamais terminé et des scènes rejouées, textes en main, par Jacques Gamblin et Bérénice Bejo, Bromberg signe un passionnant docu sur la fabrication d’un film et les errances de la création.

J.B.

TRANSFERTS

Série créée par Claude Scasso et Patrick Benedek. Avec Arieh Worthalter, Brune Renault, Toinette Laquière, Thierry Frémont, Édith Scob, Pili Groyne. ***

Jeudi 16/11, 20h55, Arte.

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Dans un futur proche, une unité spéciale de la police, la Bati, traque les utilisateurs d’une technologie interdite, le transfert, qui permet la migration de l’âme d’une personne vers le corps d’une autre et inspire trop de comportements criminels. Lorsque Sophie décide de sauver son mari, Florian en opérant, avec l’aide d’un médecin, une translation vers le corps d’un policier de la Bati, lui offre-t-elle une couverture en béton où le lance-t-elle dans la gueule du loup? L’un des co-auteurs de cette nouvelle série d’anticipation d’Arte (après Trepalium), Claude Scasso, dit d’elle qu’elle relève de la SF minimaliste. La production l’a pris au pied de la lettre: univers visuel et réalisation bâclés (les scènes, en plan serrés ou en contre-plongée, laissent peu voir les décors bruxellois et belges, choisis pour des raisons budgétaires et non pour leur apport au récit), dramatisation lourdingue, effets spéciaux gênants… Le scénario, ses noeuds multiples, les questions fondamentales qu’il pose (le fantasme de l’immortalité…) auraient mérité meilleur traitement.

N.B.

KOLWEZI ON AIR

Documentaire d’Idriss Gabel. ***(*)

Jeudi 16/11, 21h25, La Trois.

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© DR

Dans le cadre de la dorénavant traditionnelle Nuit du doc, La Trois nous suggère en mise en bouche Kolwezi on Air, recommandable documentaire d’Idriss Gabel, assistant-monteur attitré de Thierry Michel (L’homme qui répare les femmes et Mobutu, roi du Zaïre), indéfectible passionné de l’Afrique et de ses valeurs. Aux quatre coins de la République démocratique du Congo éclosent de modestes mais précieuses radios-télévisions locales et indépendantes du pouvoir. Dans la province du Katanga, la RTM@ émet pour une audience de 300 000 personnes. Réalité du terrain, ruades ou résistance garantissent à cet organisme un large succès, aussi mérité que téméraire. Car c’est sans fard et sans barrière que ces journalistes dépeignent, au coeur des villages de creuseurs, ce qui rythme le quotidien de cette cité qui tire une relative richesse de son sol minier, Kolwezi. Alors que les journaux paraissent à Kinshasa, à 2 000 kilomètres de là, l’importance que revêt une source d’information aussi fiable que proche des habitants et de leurs contraintes est capitale. Et la population a bel et bien compris qu’elle a besoin de ce relai pour exister. À dire vrai, on navigue parfois entre surréalisme total et réalité la plus crue. On reste littéralement ébahi par cet attachement au métier, cette volonté d’éduquer, de distraire et d’informer à tous prix malgré le marasme ambiant, la difficulté de financement, la pression de la censure ou tout bonnement le péril d’une chancelante liberté.

M.U.

VIOL SUR MINEURS, MA MÉMOIRE CONTRE L’OUBLI

Documentaire de Flavie Flament. ***(*)

Jeudi 16/11, 22h30, La Une.

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Retraçant plusieurs affaires en France ou ailleurs, ce documentaire suit Flavie Flament dans sa quête de témoignages et son combat pour réviser le délai de prescription judiciaire qui couvre les cas de viols. L’an dernier, dans son livre La Consolation, l’ancienne star de la télé révélait qu’elle avait été violée par le célèbre et sulfureux photographe David Hamilton. Derrière les photos, où de jeunes adolescentes et éphèbes posaient dans des nus relativement artistiques, se tramait une violence latente envers des mineurs désarçonnés. Viols sur mineurs part notamment à la rencontre d’autres victimes du photographe, qui « a régné pendant 40 ans sur les plages de Saint-Tropez et du Cap d’Agde ». On écoute Élodie, abordée dans un club par un rabatteur, alors qu’elle avait 15 ans, parler de ses photos d’alors (différentes de ce qu’il a fait dans les années 70) comme d’un appel au viol (l’une d’elles montre des corps de jeunes filles nues, allongées côte à côte, intitulée Le Stock d’été). Autre contexte: en Angleterre, ce sont des footballeurs qui, à 40 ou 50 ans, fondent en larmes en racontant les abus dont ils ont été victimes, ados, dans les vestiaires. Alors qu’a éclaté l’affaire Weinstein, ce documentaire, larmoyant mais édifiant quand il aborde le volet pénal, est un encouragement supplémentaire à sortir du piège du silence.

N.B.

Y.O.L.O.

Documentaire de Karim Bey. ****

Jeudi 16/11, 22h40, La Trois.

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© DR

« Pourquoi je me plains de pas être heureux? » Mara, Boris, Célestine et Quentin ont entre 14 et 18 ans, sont des ados, ces êtres étranges pour les adultes qui ont oublié qu’eux aussi en ont été. Face caméra, ils ouvrent leurs carnets intimes des petites contradictions et des grandes contrariétés, des chagrins d’amour et des doléances. « J’ai envie d’être contre. Pourtant j’ai pas de gros problèmes avec l’autorité. » Ils sont impulsifs ou craintifs, affûtés ou tout mous, critiques ou auto-analytiques, sans qu’aucun de ces mots ne parvienne seul à les résumer. Les pieds posés sur le siège du bus, les yeux rivés sur le portable, sous la couette, la clope ou le joint au bec. « Shotgun! » Ils zonent dans les artères commerciales, les transports, sur les balcons, dans leurs chambres… De rien ou de tout, ils parlent, se parlent. Ils doutent. « J’aime bien cette sensation d’être fière de soi, mais je crois que j’ai peur de doubler, j’ose pas le dire à ma mère. » Karim Bey capture l’adolescence brute, sans décryptage ni commentaire, et laisse ses quatre ados librement associer les parcelles contrastées de leurs existences. « L’adolescence, c’est la tentative d’aller dans la sensation, de se créer son petit lexique de la sensation. » Fini, les reportages qui expliquent. Programmé dans le cadre de la Nuit du doc, qui met en valeur des documentaires originaux en Fédération Wallonie-Bruxelles, Y.O.L.O. fait la seule chose qu’il y avait à faire: leur laisser pleinement la parole. « Ça doit être chiant de devoir écouter des problèmes d’ado. » C’est tout le contraire.

N.B.

DES HIPPIES CHEZ LES SOVIETS

Documentaire de Terje Toomitsu. ***(*)

Vendredi 17/11, 00h00, Arte.

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© © DR

Ils se permettaient d’être libres à une époque où tout le monde marchait au pas. Leur mode de vie était à la fois une fuite et une protestation contre le système soviétique. Dans les années 60, les hippies ont aussi essaimé en Russie. « Un homme avec une barbe, c’était déjà suspect. Mais un barbu avec des cheveux longs, ce n’était plus un homme, «  commente l’un. « Chaque sortie dans la rue était comme un départ pour le front » se remémore l’autre. De Tallinn à Saint-Pétersbourg, de Lviv à Moscou, Terje Toomitsu rencontre les derniers témoins du flower power chez les Soviets. L’un d’eux ressemble aujourd’hui à Moondog. Sa mère l’a à l’époque envoyé chez les fous. Traitement à l’insuline… Entrecoupés par des images et films inédits d’époque, ils racontent la naissance d’une communauté mais aussi les humiliations et les coups. Une histoire méconnue aux images psychédéliques et fantomatiques.

J.B.

2. En Blu-ray, DVD, VOD, sur Netflix…

BRANDO DANS UN TROU NOIR

L’Homme de la Sierra (The Appaloosa), western de Sidney J. Furie. Avec Marlon Brando, John Saxon, Anjanette Comer. 1966. 1h38. Dist: Elephant Films. ***(*)

La Comtesse de Hong Kong, comédie de Charles Chaplin. Avec Marlon Brando, Sophia Loren, Sydney Chaplin. 1967. 1h50. Dist: Elephant Films. ***(*)

La Nuit du lendemain, polar de Hubert Cornfield. Avec Marlon Brando, Richard Boone, Rita Moreno. 1969. 1h33. Dist: Elephant Films. ***

Dans la seconde moitié des années 60, alors que sa carrière tanguait dangereusement, la star américaine s’illustrait dans trois genres différents.

L'Homme de la Sierra
L’Homme de la Sierra

« Brando dans le creux de la vague, nous sommes déjà dans un tsunami au-dessus de tout le monde« , observe Jean-Pierre Dionnet dans son style inimitable, en introduction aux trois titres piochés par Elephant Films dans l’imposante filmographie du monstre sacré. Tournés entre 1966 et 1969, The Appaloosa, La Comtesse de Hong Kong et The Night of the Following Day sont des oeuvres mineures dans le parcours d’un Brando alors au milieu du gué -loin de la brillance définitive des chefs-d’oeuvre tournés pour Kazan dans les fifties, comme de l’éclat retrouvé au contact des Coppola et Bertolucci dans la décennie à suivre. Pour autant, même dans un « trou noir« , l’acteur électrise l’écran, et sa seule présence suffit à faire de ces films (beaucoup) mieux que quantité négligeable.

Premier opus américain de Sidney J. Furie, connu notamment pour The Ipcress File, avec Michael Caine, L’Homme de la Sierra est ainsi un petit modèle de western baroque. L’histoire est classique: un truand mexicain (John Saxon) et sa bande ayant volé son cheval -un magnifique appaloosa- non sans l’humilier au passage, un homme (Marlon Brando) entreprend de récupérer son dû, sous les beaux yeux d’une jeune femme (Anjanette Comer) détenue par les pistoleros. Furie filme de manière insolite ce scénario sans surprise, pour livrer un western maniériste habité par un Brando économe, et si l’acteur n’en fit guère cas, le film s’avère en tout point estimable. On se montrera plus critique à l’égard de La Nuit du lendemain, polar où une bande de malfrats emmenée par Brando kidnappe la fille d’un riche homme d’affaires américain pour ensuite la séquestrer dans une villa de la Côte d’Opale. L’intrigue ne s’embarrasse guère de vraisemblance, à quoi Brando apporte toutefois ce qu’il faut de sécheresse face à un Richard Boone halluciné, le film tourné notamment au Touquet (et alignant quelques tronches du cinéma français, comme Jacques Marin) restant assurément une curiosité. Enfin, si La Comtesse de Hong Kong est entrée dans l’histoire du 7e art, c’est au titre de dernier film réalisé par Charlie Chaplin, cette comédie mondaine étant par ailleurs l’objet de jugements contrastés -franc navet pour les uns, chef-d’oeuvre pour les autres. Comme souvent, la vérité se situe quelque part entre ces deux extrêmes. Et si ce vaudeville apparaît encore plus daté qu’il ne devait l’être à l’époque, il exhale néanmoins un charme certain tandis que Marlon Brando -un ambassadeur entamant à Hong Kong la croisière qui doit le ramener en Amérique- et Sophia Loren -une comtesse russe doublée d’une escort girl rencontrée à terre et s’étant dissimulée dans sa cabine- s’échinent à repousser l’amour auquel le scénario les destine. Anachronique, bien sûr, mais ô combien délicieux…

Jean-François Pluijgers

THE AFFAIR

Une série Showtime créée par Sarah Treem et Hagai Levi. Avec Ruth Wilson, Dominic West, Maura Tierney, Joshua Jackson. ****

Dist: Paramount.

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La première saison de The Affair, histoire d’adultère passionnée entre Noah (Dominic West) et Alison (Ruth Wilson), était une oeuvre brillante, mêlant énigme meurtrière et romance charnelle et brûlante, tendue par un processus narratif audacieux: chaque épisode posait en miroir les perspectives de chacun des amants sur leur liaison et ses conséquences. Ici, les points de vues des mari et femme trompés se rajoutent et tous rendent compte alternativement de leurs trahisons, loyautés, et de la reconstruction sur les cendres de leurs illusions conjugales. Plus complexe et éclatée, la 2e saison reste néanmoins un morceau de bravoure et d’immense classe formelle. Bonus a minima.

N.B.

LE GRAND MÉCHANT RENARD

De Benjamin Renner et Patrick Imbert. Avec les voix de Guillaume Darnault, Céline Ronté, Boris Rehlinger. 1h18. ***(*)

Dist: Twin Pics.

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Après avoir revisité l’univers de Gabrielle Vincent en compagnie du tandem Patar-Aubier dans le fondant Ernest et Célestine, Benjamin Renner porte cette fois à l’écran ses propres personnages de bande dessinée: renard froussard, poule colérique, cochon souffre-douleur, lapin crétin… gravitant tous autour d’une ferme en folie. Épaulé par Patrick Imbert, il signe trois fables animalières bourrées d’idées burlesques où les techniques digitales servent idéalement une esthétique bien vivante. Il y a du Tex Avery chez Renner, qui se fend également au détour d’un plan d’un hommage discret au Totoro de Miyazaki. Making of à hauteur d’enfants en bonus DVD.

N.C.

THE MUMMY

De Alex Kurtzman. Avec Tom Cruise, Sofia Boutella, Annabelle Wallis. 1h50. **

Distr: Universal.

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De tous les films inspirés par le mythe de la Momie, celui-ci est peut-être le moins significatif. Le mystère et le fantastique y cèdent la priorité à une action aussi abondante que bruyante et fatigante à force d’accumulation. Et l’autodérision associée d’emblée au personnage de Tom Cruise limite férocement l’impact des séquences dramatiques. En aventurier façon Indiana Jones, affrontant une princesse de l’Égypte antique autrefois momifiée vivante et revenue se venger, le comédien fait flèche de tout bois… Mais il n’y a pas vraiment de cible. Des suppléments classiques et abondants s’ajoutent à l’édition Blu-ray d’un bien banal spectacle.

L.D.

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