À la télé ce soir : The White Lotus (saison 2)
Après une première saison délicieusement retorse, The White Lotus continue de plonger l’aiguillon satirique dans le flanc des privilégiés. Mieux que les hamsters de la téléréalité, la création de Mike White poursuit sa dissection satirique de l’obscénité, troquant Hawaii pour la Sicile, embarquant un casting (pour la plupart) renouvelé dans un séjour a priori idyllique mais voué au déraillement. Sous le lustre et les bonnes manières, la vulgarité ne tarde pas à prendre ses quartiers d’été. Tanya McQuoid (sublime Jennifer Coolidge) poursuit ici sa quête de paix intérieure, en Mère l’Oye désormais aguerrie aux idioties de la condition humaine mais intriguée par Quentin (Tom Hollander), gentleman visiblement de bonne facture. Les tensions intergénérationnelles sont explorées à travers la figure de Dominic di Grasso (Michael Imperioli, qui fait un retour souverain), flanqué de son père Bert (F. Murray Abraham) et de son fils Albie (Adam DiMarco), venus en terres ancestrales consolider un lignage pétri de lâchetés. Le couple en prend également pour son grade sous les traits de Daphne et Cameron (Meghann Fahy et Theo James), qui partagent avec Harper et Ethan (Aubrey Plaza et Will Sharpe) des vacances de nouveaux riches sous le signe de la rivalité masculine. Filmée avec l’élégance d’une capsule promo pour villégiature de luxe, la série prend un malin plaisir à distiller les effluves nauséabonds d’une toxicité qui peu à peu prend tout le récit à la gorge. Avec une prodigieuse et jouissante efficacité.
Série créée par Mike White. Avec Jennifer Coolidge, Aubrey Plaza, Michael Imperioli.
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