Critique

[À la télé ce soir] Harry Bosch (saison 2)

© Red Arrow / Amazon Studios
Nicolas Bogaerts Journaliste

Adaptation des romans de Michael Connelly par lui-même, cette série policière léchée avait connu un démarrage brouillon. Elle ne parvenait pas, tout au long de ses premiers épisodes, à choisir entre une optique procédurière à la Los Angeles, Police judiciaire, et un prisme sociologique type The Wire (son producteur, Eric Overmyer, était impliqué dans l’une et l’autre). Ici, elle semble avoir trouvé la bonne formule pour permettre à son détective quadra d’évoluer dans un district ingrat de Los Angeles, tenaillé par une institution et des collègues fatigués, des bavures dramatiques, les calculs politiques d’un magistrat candidat à la mairie et une vie personnelle fragmentée (divorcé, il essaie de maintenir le lien avec sa fille). Dans le rôle titre, Titus Welliver (Deadwood, Sons of Anarchy) dessine, entre humour et austérité, un personnage attachant, au bord du burn out. Mais c’est dans sa périphérie que les progrès sont les plus notables: intrigues secondaires et enquêtes complémentaires sont bien plus développées et donnent toute latitude aux acteurs (Lance Reddick, Jamie Hector, James Ranson, anciens de The Wire) pour déployer leur savoir-faire dans un scénario qui explore les marges de la société américaine. La caméra offre un portrait fascinant de Los Angeles, ville déglinguée, percée de friches urbaines et dont les beaux quartiers cachent mal les machinations qui les gangrènent, et théâtre d’intrigues policières noueuses. Un travail de pro.

Série créée par Michael Connelly. Avec Titus Welliver, Jamie Hector, Amy Aquino. ***(*)

Dimanche 26/1, 21h05, France 3.

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