Critique

[À la télé ce soir] François Mitterrand, que reste-t-il de nos amours?

1er octobre 1974. Assemblée nationale: François Mitterrand lisant Le Monde. © William Karel
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Sacré personnage que ce François Mitterrand, dont le parcours présidentiel est dépeint de fort intéressante manière par William Karel.

Ramassés sur une petite heure et demie, les deux septennats de « Dieu » laissent forcément peu de place aux temps morts. Arrivé au pouvoir en 1981, après plusieurs tentatives ratées, Mitterrand devenait le premier président socialiste de la Ve république: autant dire qu’il drainait, dans son sillage, de grandes espérances pour la gauche française. Las, après quelques réformes historiques (notamment l’abolition de la peine de mort), le Parti socialiste rebrousse chemin en 1983 pour adopter un profil pro-européen assez éloigné de ses velléités d’origine. Mitterrand, grand amateur de littérature et d’histoire, ne goûtait que fort peu aux lois de l’économie… Au-delà de cet aspect purement politique, qui le mènera notamment à gérer l’Hexagone en cohabitation avec la droite (les passages relatifs à son entente avec Jacques Chirac sont passionnants), le documentaire retrace aussi le parcours de survivant de Mitterrand, lui qui, à l’entame de son premier mandat, semblait condamné à courte échéance par la médecine. Il tint bon quatorze années durant, malgré les bourrasques -son passé vichyste, son amitié pour Bousquet, le secret de sa fille Mazarine révélé, le suicide de son ancien Premier ministre… Captivant de bout en bout, le documentaire de William Karel donne la parole à une brochette impressionnante de témoins qui, tous, doivent bien admettre que les multiples travers de Mitterrand ne l’empêchent pas d’avoir été un président marquant. Probablement le dernier.

DOCUMENTAIRE DE WILLIAM KAREL.

Ce vendredi 11 décembre à 22h10 sur La Une.

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