Critique

[à la télé ce soir] Brasch, le désir et la peur

© KORDULA RÜTER
Nicolas Bogaerts Journaliste

Dramaturge, écrivain et cinéaste hanté par la Shoah et la nécessité de transmettre et d’interroger sa mémoire, Thomas Brasch est certainement très peu connu par ici. Pourtant, l’itinéraire de cet auteur né en Angleterre, qui a grandi en ex-Allemagne de l’Est et est passé à l’Ouest constitue un morceau d’Histoire européenne.

Depuis leur rencontre dans les années 80 jusqu’à sa mort en 2001, le documentariste allemand Christoph Rüter l’a filmé régulièrement. Le résultat, compilé avec les archives vidéo personnelles de ce dernier et hanté par le spleen cuivré de Miles Davis, est une plongée dans les méandres de la création. Rüter et Brasch questionnent l’écriture, la mémoire, l’oubli, la désillusion. Après avoir rusé pour échapper à la censure communiste, Brasch aura connu un immense succès en RFA, adapté Tchekhov au théâtre, tandis que son film Les Anges de fer était sélectionné à Cannes en 1981. Il faut un peu de patience pour traverser les mornes premières minutes et goûter à la profondeur et l’ambiguïté d’un héritage artistique qui a tout du politique.

Documentaire de Christoph Rüter. ***(*)

Lundi 01/11, 01h45, Arte.

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