Critique

À la télé ce mardi soir: Tchétchénie, une guerre sans traces

Depuis 20 ans le peuple tchétchène vit la chronique d'une disparition. © Magneto Presse
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Ce documentaire ose aller à la rencontre des perdants, des disparus, des oubliés d’un conflit que le pouvoir désormais en place, complètement inféodé à Moscou, n’a de cesse d’humilier.

Sélectionné en compétition officielle pour les Fipa 2015, dans la catégorie Grand reportage et investigation, Tchétchénie, une guerre sans traces ose aller à la rencontre des perdants, des disparus, des oubliés d’un conflit que le pouvoir désormais en place, complètement inféodé à Moscou, n’a de cesse d’humilier. Les familles pleurent les absents, et viennent à rêver de les savoir en prison. « Au moins, cela voudrait dire qu’ils vont revenir un jour… » Punie par la Russie à cause de ses velléités indépendantistes, la Tchétchénie a perdu entre 100 et 200 000 des siens sur deux décennies. Aujourd’hui, le jeune Président Kadyrov, aux confins de la caricature, a son portrait placardé en grand dans les rues de Grozny, aux côtés de celui de Vladimir Poutine. Les noms des bourreaux s’affichent dans les rues. Ils sont célébrés. Grozny, passée des ruines aux tours flambant neuves à coups de capitaux russes et arabes, ressemble aujourd’hui à Dubaï. Manon Loizeau, ancienne correspondante à Moscou pour la BBC et Le Monde, a connu les deux premiers conflits. Elle revient, dix ans plus tard, pour donner la parole à ces familles meurtries et à la dissidence brimée (les associations anti-torture notamment), dans un documentaire courageux et fort, mais qui manque peut-être un tout petit peu de contexte historique pour ceux qui ne connaîtraient pas cette guerre.

  • DOCUMENTAIRE DE MANON LOIZEAU.
  • Ce mardi 3 mars à 22h35 sur Arte.

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