Critique

À la télé ce lundi soir: Le Genou de Claire

Le Genou de Claire © Arte

Prenant à contrepied le dépouillement et l’austérité de Ma nuit chez Maud, Eric Rohmer revient à une frivolité apparente et un ton léger proche de la comédie sentimentale. Avec Jean-Claude Brialy et un Fabrice Luchini débutant, étonnant de naturel.

À la veille de son mariage, Jérôme, 35 ans, vient passer le mois de juillet à Talloires, sur les rives du lac d’Annecy. Il y retrouve une ancienne connaissance, Aurora, qui loue une chambre chez Mme Walter. La fille de cette dernière, Laura, s’intéresse beaucoup à Jérôme, et Aurora songe à faire de cette idylle le sujet de son prochain roman. Peu après, Jérôme fait la connaissance de Claire, la demi-soeur de Laura. Las du rôle de cobaye qu’Aurora lui fait jouer, et voyant que Laura se désintéresse de lui, Jérôme jette son dévolu sur Claire, qui a une liaison avec Gilles. Un après-midi, Jérôme aperçoit Gilles en compagnie d’une jeune fille inconnue. Il se fait un plaisir de relater l’événement à Claire, et, profitant de son désarroi, caresse longuement son genou…

De l’amour et du désir

Prenant à contrepied le dépouillement et l’austérité de Ma nuit chez Maud, Rohmer revient avec Le genou de Claire, son cinquième conte moral, à une frivolité apparente, à un ton léger proche de la comédie sentimentale. Renouant avec la couleur, il abandonne définitivement le commentaire en voix off et situe son film en plein été, dans un paysage baigné de lumière et de soleil. Cette fois, le narrateur est aux prises avec quatre femmes : trois d’entre elles sont présentes dans le film, et sa future épouse, pourtant pivot de l’action, n’apparaît jamais. Si les Contes moraux sont six variations sur le thème de l’amour et du couple, Le genou de Claire décline la complexité de l’amour à travers les différents personnages féminins. Jérôme est tour à tour séduit par l’amitié amoureuse qu’il entretient avec Aurora, par l’insolence et la spontanéité de Laura, et par la froideur de Claire. Dans le rôle de ce personnage embarrassé et faussement hésitant, Jean-Claude Brialy n’a jamais été aussi bon. On assiste aussi avec amusement aux débuts de Béatrice Romand (future héroïne du Beau Mariage) et de Fabrice Luchini, qui interprètent leurs personnages avec un humour et un naturel étonnants.

  • DRAME DE ERIC ROHMER. AVEC JEAN-CLAUDE BRIALY, FABRICE LUCHINI. 1970.
  • Ce lundi 4 août à 20h50 sur Arte.

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