À découvert: que vaut la nouvelle série d’Harlan Coben?

Malgré ses multiples rebondissements, À découvert, nouvelle livraison du très occupé Harlan Coben, ne séduit qu’à moitié.

Comme The Sopranos par exemple, À découvert préfère délaisser l’effervescence de Manhattan pour le calme au moins apparent du New Jersey. Mais pardon pour la fausse joie, c’est à peu près tout ce que les deux séries ont en commun…

Peu de mafieux retors cette fois-ci: après ce qui pourrait bien s’avérer être le record du monde de flash-back en moins de 10 minutes, on comprend à peu près que dans les années 90, une bande de jeunes gens ont été séquestrés dans une vieille demeure presque aussi effrayante que le manoir de Psychose. Plus de 25 ans plus tard, le jeune Mickey Bolitar et ses parents baignent dans le bonheur. Pourtant, l’instant d’après, les Bolitar sont victimes d’un accident de la route d’une violence inouïe. Brad, le père de Mickey, n’en sortira pas indemne. Sa mère, traumatisée, reste hospitalisée et Mickey est envoyé chez sa tante Shira (Constance Zimmer). Là, à Kasselton, New Jersey, ville natale de son père, il tombe amoureux d’une autre nouvelle venue, Ashley. Lorsqu’elle disparaît inexplicablement, bien aidé par Arthur alias “Spoon” (Adrian Greensmith) et Ema (Abby Corrigan), deux camarades de lycée, il se lance dans une enquête pour la retrouver. Ils découvriront rapidement que cette charmante bourgade cache plus d’un secret.

Si on ajoute la dizaine d’arcs narratifs parallèles menant vraisemblablement à une mystérieuse machination ô combien complexe et emberlificotée, l’intrigue esquissée laisse présager, osons l’affirmer, celle d’un de ces films fauchés au funeste destin “direct to DVD”… D’autant qu’on ne nous épargne aucun cliché: Mickey, le héros, est bien sûr ce personnage très cool et super doué en basket, Spoon est un irrécupérable geek, et Ema cette lycéenne gothique et solitaire déjà vue mille fois.

Un contrat à la Ryan Murphy

Les fans de l’auteur Harlan Coben seront en terrain conquis, et pour cause: l’auteur américain a non seulement signé un contrat à la Ryan Murphy (Glee, The Watcher) avec Netflix (il leur a promis l’adaptation de quatorze de ses livres à succès), mais il gratifie donc également Prime Video de ce À découvert, mettant en scène Mickey Bolitar, neveu de son héros récurrent Myron Bolitar.

Même s’il s’est sans doute trompé de série (on le dirait tout droit sorti d’une sitcom avec rires enregistrés), Adrian Greensmith fait des merveilles en Spoon, la caution comique du show. Le pauvre Jaden Michael, en Mickey, lui, est bien moins à son aise. Constance Zimmer, par contre, est parfaite en Shira, la tante de Mickey arborant des t-shirts de groupes grunge.

Avec les vues de Manhattan du “bon côté” de l’Hudson River, quelques jolies trouvailles de mise en scène, et surtout ces rebondissements par millions, on mentirait si on plaidait l’ennui. Mais dans le genre teen-drama, on conseillera plutôt l’excellente adaptation du comic Paper Girls.