« L’homme au harpon », série documentaire sur la réinsertion

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Sophie Deprez Stagiaire

La Deux (RTBF) diffuse ce mardi soir à 20h30 les trois premiers épisodes de la série documentaire  » L’homme au harpon « , une série de 8 épisodes autour de la réinsertion d’un détenu. Parallèlement à ce documentaire, la réalisatrice Isabelle Christiaens a réalisé un  » serious game « , un jeu de rôle en ligne pour se mettre dans la peau d’un détenu qui essaye d’obtenir sa libération conditionnelle.

Alain a 45 ans et a tenté de tuer le mari de sa maîtresse avec un harpon. Condamné à 14 ans de prison, il a déjà purgé quatre ans et demi lorsqu’il est approché par Isabelle Christiaens. La journaliste s’intéresse à la réinsertion des anciens détenus. Ça tombe bien, Alain se démène pour trouver un travail, un logement et remettre sa vie sur pied lors de ses congés pénitentiaires. « L’Homme au harpon » est un documentaire en 8 épisodes sur le combat d’un homme pour obtenir sa libération conditionnelle, à travers un parcours semé d’embuches.

À quelques heures du lancement de sa série documentaire, Isabelle Christiaens a répondu à nos questions.

D’où vous est venue l’idée de suivre le parcours d’Alain ?

Isabelle Christiaens : Il y a eu beaucoup de films sur la réinsertion, mais peu qui racontaient en images ce que ça pouvait représenter. Les mots, ce sont les mots, mais une fois en immersion, c’est très différent. J’ai rencontré les membres d’une association. Je leur ai expliqué que je souhaitais suivre un détenu lors de ses congés pénitentiaires. Un seul a accepté de me rencontrer : c’était Alain. Il m’a raconté son histoire.

Ce qui m’a plu chez lui, c’est qu’il était direct, il ne tournait pas autour du pot. Il assumait ce qu’il avait fait. Je lui ai proposé de le suivre avec une caméra lors de ses congés pénitentiaires. Ça s’est bien passé et on a continué pendant presque deux ans.

Pourquoi parler de combat pour la réinsertion ?

Dans l’imaginaire des gens, on croit que c’est facile de se réinsérer. Mais en fait, c’est un combat parce qu’ils n’ont que 36 heures par mois pour préparer leur libération conditionnelle. Ça veut dire que trouver un logement, un travail ou une formation. Apporter la preuve au Tribunal d’Applications des Peines qu’ils sont aptes à se réinsérer dans la société.

On peut se dire que c’est simple de trouver un boulot, mais c’est extrêmement difficile. Trouver du boulot en temps normal à 45 ans, c’est compliqué, mais quand on a un casier judiciaire, c’est presque mission impossible. Trouver un logement, ça veut également dire payer une caution. Quel propriétaire va accepter de louer à un ancien détenu ? Pour avoir le logement et la formation, ce n’est pas du tout évident.

Que voulez-vous dénoncer ?

Je trouve que tout est assez mal foutu, il y a un côté kafkaïen. On ne se met pas tous ensemble pour que ça fonctionne. C’est aussi un reproche que font les associations de réinsertion. C’est fastidieux pour les détenus et c’est souvent pour de petites choses que ça ne fonctionne pas.

Il faut essayer de faire bouger les choses parce qu’il faut réinsérer les détenus dans notre société, leur donner une seconde chance. Les laisser en prison à fond de peine, ce n’est pas une solution. Au contraire, quand ils sortent, ils sont comme des bêtes qui ont été mises sous cloche pendant des années.

Vous ne vous êtes pas arrêtée au documentaire. En parallèle, vous avez créé un « 

L’homme au harpon – Trailer 2 from Novak Prod on Vimeo.

Les trois premiers épisodes de la série documentaire sont diffusés ce mardi soir sur La Deux (RTBF). Après la diffusion, un débat est organisé à 22H00 sur le LiveCenter http://www.rtbf.be/livecenter/ de la RTBF. Les spectateurs pourront réagir et poser leurs questions aux invités Sonja Snacken (criminologue à la VUB), Séverine Clinaz (CAAP) et Isabelle Christiaens, la réalisatrice. Sur Twitter, les réactions avec #harponRTBF seront également bienvenues.  » target= »_blank »>serious game
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Dans quel but ?

Cette idée est venue de l’envie de toucher un public plus jeune, mais aussi n’importe quel public qui ne regarderait pas forcément ce documentaire à la télé. On s’est demandé quel serait le moyen de les intéresser. On a pensé que le « serious game » serait une bonne solution. C’est une sorte de jeu de rôle dans lequel on peut se mettre à la place d’un détenu. On peut vivre ce qu’est une libération conditionnelle et savoir si au bout de 16 questions, on va être libéré ou pas.

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L’homme au harpon – Trailer 2 from Novak Prod on Vimeo.

Les trois premiers épisodes de la série documentaire sont diffusés ce mardi soir sur La Deux (RTBF).

Après la diffusion, un débat est organisé à 22H00 sur le

L’homme au harpon – Trailer 2 from Novak Prod on Vimeo.

Les trois premiers épisodes de la série documentaire sont diffusés ce mardi soir sur La Deux (RTBF). Après la diffusion, un débat est organisé à 22H00 sur le LiveCenter http://www.rtbf.be/livecenter/ de la RTBF. Les spectateurs pourront réagir et poser leurs questions aux invités Sonja Snacken (criminologue à la VUB), Séverine Clinaz (CAAP) et Isabelle Christiaens, la réalisatrice. Sur Twitter, les réactions avec #harponRTBF seront également bienvenues.  » target= »_blank »>LiveCenter de la RTBF. Les spectateurs pourront réagir et poser leurs questions aux invités Sonja Snacken (criminologue à la VUB), Séverine Clinaz (CAAP) et Isabelle Christiaens, la réalisatrice. Sur Twitter, les réactions avec #harponRTBF seront également bienvenues.

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