Lento, ou l’éloge de l’apesanteur

Lento - Nuua © Luis Sartori do Vale
Pauline Serrano Izurieta

La compagnie Nuua, dans le cadre du Festival Up!, présentait samedi son spectacle Lento au Théâtre Marni, à Bruxelles. Durant 50 minutes, deux artistes de cirque ont dialogué physiquement avec des ballons, défiant les lois de la gravité.

Olli Vuorinen et Luis Sartori do Vale, respectivement Finlandais et Brésilien, sont les dompteurs d’aujourd’hui, mais des dompteurs de ballons. Ils ne sont pas non plus sans rappeler les duos comiques, dans une forme plus gracieuse. Leurs pitreries contrôlées sont rythmées par des musiques additionnelles, à l’instar du cinéma muet. Mais leur spectacle est avant tout un jeu entre l’ordre et le désordre qui défie toute loi de la physique, où les ballons sont indécis entre ciel et terre.

C’est sur l’aérien Nocturne en mi bémol majeur de Chopin que le spectacle commence. Les deux artistes se cherchent du regard avec un oeuf sur la tête, emprunts d’une maladresse de jeunes amoureux. Le ton est déjà léger et poétique. Après la découverte de l’autre, c’est la découverte de l’objet qui survient: la scène est remplie de ballons de baudruche blancs, couleur de la sobriété. Fixés au sol par des cordes et un poids, ceux-ci seront bientôt libérés, manipulés par les artistes. Les deux circassiens expérimentent, et finissent par maîtriser ces balles gonflées à l’hélium.

Après ces instants de flottements, les artistes enchaînent alors petites scènes sur petites scènes, où leur apprivoisement devient de plus en plus impressionnant. Ces objets leur sont malléables à souhait: chorégraphie, jonglerie, équilibre, création d’un chapiteau, composition de sons… jusqu’à l’envol final. Il ne faut cependant pas brusquer ces ballons de baudruche, si fragiles. C’est pourquoi Olli Vuorinen et Luis Sartori do Vale les manipulent avec délicatesse et que Lento porte bien son nom: à travers cette succession de scènes, le spectacle prend le temps de se développer. L’art de la représentation s’inscrit alors dans la simplicité, où le spectateur retrouve le temps d’un instant ses yeux d’enfant, où l’émerveillement est sans limite. Et c’est cela, la magie du cirque.

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