Vapors of Morphine: faut-il continuer à ressusciter les vieilles gloires sur scène?

Vapors of Morphine © Zack Smith
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Mercredi soir au Botanique -dans le cadre du festival Autumn Falls-, les deux Morphine survivants ont prouvé que oui, parfois. Et se sont passés de Mark Sandman avec beaucoup d’humilité, tout en faisant devoir de mémoire.

AC/DC sans Brian Johnson. Queen sans Freddy Mercury. Les Doors sans Jim Morrison. Les exemples de groupes qui se reforment (ou continuent une tournée) sans leur frontman ne manquent pas. Mais souvent, ça dégage une forte odeur de rance. C’est peu dire que ce retour de Morphine sur scène, on appréhendait d’y assister, même si c’était là la première occasion qui se présentait à nous de vivre Cure for Pain en live, ce disque fondateur qui a tourné quasi quotidiennement sur notre platine pendant des années.

« On n’a vraiment besoin que d’une corde pour jouer de la basse. La deuxième, c’est une petite extravagance de ma part », riait Mark Sandman. La vraie bonne idée de cette tournée-hommage Vapors of Morphine, c’était de mettre ce dernier au centre de la soirée, en précédant les concerts du documentaire Cure for Pain: The Mark Sandman Story. Certes un peu classique dans sa forme, le film de Jeff Broadway est pourtant un sacré tire-larmes, porté par l’histoire hors du commun du bassiste qui slide sur deux cordes. Au fil du docu, on découvre ses débuts difficiles, la mort prématurée de ses deux jeunes frères, sa carrière de pêcheur en Alaska, sa passion pour la bourlingue et les mille groupes dans lesquels il aura joué avant de fonder Morphine, qu’il ne créera qu’à ses 37 ans. Et surtout, sa mort brutale à 46 ans, après une crise cardiaque sur scène lors d’un festival en Italie.

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« Vous avez vu le film? Ça s’est bien terminé? », ironise en montant sur scène le saxophoniste Dana Colley, boule à la gorge à peine dissimulée. « Toute la soirée, on va essayer de perpétuer l’héritage de Mark Sandman à travers la musique de Morphine. On va faire de notre mieux pour ne pas se mettre à pleurer. » Dont acte. Jerome Deupree, le batteur original du groupe, et Jeremy Lyons, qui occupe au mieux qu’il peut la place vacante de Sandman, laissent au géant au sax baryton l’honneur de mener la danse, celui-ci reprenant les parties vocales dès que son instrument lui en laisse l’occasion. Le trio puise amplement dans le riche répertoire de Morphine, et s’autorise également quelques nouvelles chansons au passage. Buena, Honey White, All Wrong, Thursday, The Night… La plupart des classiques y passent, certes sans l’extravagance et la sensualité du Dorian Grey du low-rock, mais en distillant la fougue et le groove dans une admirable dose de respect et d’humilité.

Cure for Pain, le morceau phare dans lequel Mark Sandman exorcisait ses démons (« Some day, there’ll be a cure for pain. That’s the day I throw my drugs away »), était le seul grand absent ce soir. Trop chargé en émotion, sans doute. N’empêche, après 23 morceaux, deux rappels et près de deux heures de concert, on n’a pas envie de faire la fine bouche. L’hommage était parfait, la mémoire est ravivée: Morphine reste définitivement l’un de nos groupes favoris de tous les temps.

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SETLIST: (Vaporize) / Good / Otherside / A Head with Wings / Let’s Take A Trip Together / Claire / Renouveau / If / Yes / All Wrong / The Only One / Irene / The Saddest Song / Scratch / Red Apple Juice / Thursday / Souvenir / Buena / The Night / You Look Like Rain // Have A Lucky Day / Empty Box // Honey White / Sheila

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