MØ au Botanique : le déhanché danois
Le Danemark, cette terre fertile d’une pop nordique aguicheuse. MØ en a dévoilé quelques secrets ce mardi 25 mars au Botanique. Et on s’est déhanché, comme il fallait.
Karen Marie Ørsted a un physique de boxeuse sculpté dans la roche. Le genre d’allure qui interroge, hésitant entre le côté bourru et l’étrange féminité de ses vêtements moulants. Mais derrière cette carrure droite et rigide, la jeune femme de 25 ans cache une timide sensualité. En témoigne son premier album sous le pseudonyme MØ (à prononcer « meuh », comme le bruit d’une vache, oui), No Mythologies To Follow, et qui a suscité un certain effet dans la blogosphère aux radars allumés sur les nouveaux talents nordiques. Les adjectifs se retrouvent alors sur toutes les chroniques: on parle de « furie électro-pop », « quelque part entre Grimes et Lykke Li » et avec un « côté indie sexy ».
Karen et elle-même
Avec de telles comparaisons, on pouvait s’attendre à voir une foule d’hipsteuses s’entasser dans l’Orangerie sold out du Botanique ; rouge à lèvres vif, longs cheveux tressés et sac à dos remontés sur des vestes en jean façon 80’s. Mais, surprise, le public présent ne ressemble en rien à tout cela. La discrétion et la timide impatience teintent plutôt la salle bondée. MØ arrive. Sans plus attendre, le groupe déverse sa fameuse pop danoise parfois langoureuse, souvent excitée. Karen Marie Ørsted courre d’un bout à l’autre de la scène, lançant (justement) des coups de poing en l’air et glissant sur ses longues jambes musclées. Derrière elle, un immense écran projette des bribes d’images, le plus souvent des clones de la chanteuse elle-même. Narcissique, Karen ? On le soupçonne un peu, attention à l’égo trip.
Spice Girls, punk et pop
Le live a le don de faire remuer le public. Jusqu’au fond de la salle, les têtes balancent et les hanches se rebellent. Il faut dire que le mélange sait se rendre irrésistible: MØ a l’art de jouer ce côté tubes mainstream entêtant et vagabonder de temps à autre dans des genres plus indies. Le background de la chanteuse saura peut-être expliquer ces différentes influences. A l’âge de 7 ans, Karen commence à faire de la musique en reprenant les titres des Spice Girls – reprise que l’on retrouvera d’ailleurs à la fin du concert avec Say You’ll Be There. Durant son adolescence, la gamine futée se lance dans le punk pour enfin se tourner vers la pop. Sa musique résulte définitivement de ces références que son concert réussit à exalter.
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