Focus Brolcast: Edgar Szoc, le seul chroniqueur drôle d’une émission d’humour qui ne l’est pas vraiment

Edgar Szoc © -
Serge Coosemans
Serge Coosemans Chroniqueur

Serge Coosemans et DJ Kwak reçoivent cette semaine Edgar Szoc, le meilleur presque humoriste de C’est Presque Sérieux, l’émission de La Première qui ratisse les réseaux sociaux à la recherche d’humour comme les maquereaux russes font les discothèques de la Côte d’Azur pour se trouver des petites gagneuses. Langues pas que de putes au programme, c’est le Focus Brolcast S03E09.

Parlez-nous d’humour à la RTBF (ce n’est pas mieux sur RTL, nul favoritisme ici) et on vous répondra le plus souvent par le célèbre refrain de la Salsa du Démon du Grand Orchestre du Splendid: « Horreur! Malheur! » Une émission radio, tout particulièrement, sidère: C’est Presque Sérieux sur La Première, animée par Walid, un transfuge de Radio Contact. Le propre de cette énième tentative de faire oublier à jamais Le Jeu des Dictionnaires est d’avoir été cherché l’humour sur les réseaux sociaux, de donner l’antenne donc à des gens pas du tout professionnels du rire, qui ont juste des blogs comme Anne Löwenthal ou des sites parodiques comme Vincent Flibustier, la tête pensante (?) de Nord-Presse, le presque Gorafi wallon. Dans le cas d’Edgar Szoc, le « dandy polonais alcoolo un peu intello sur les bords », comme on aime le présenter, c’est encore pire. Avant de devenir chroniqueur dans cette émission, celui qui me doit le surnom de Szoc l’Eponge était alors employé au Parti Ecolo et bullait sur Facebook entre deux bouquins écrits pour ses patrons et des rapports urgents noyés dans l’alcool de prunes et la Chimay Bleue à l’heure de la couque.

Mais, contrairement à beaucoup de ses « confrères » débauchés par Raoul Reyers et Walid pour C’est Presque Sérieux, il se fait qu’Edgar Szoc est drôle, amènant non seulement le rire dans ses billets, certes un peu facile quand il cible Jacqueline Galant ou Alain Destexhe, mais aussi la réflexion et même quelques références pointues, notamment capable de citer Chris Marker ou David Foster Wallace en pleine séance de rigolade. On ne va pas aller jusqu’à dire que c’est un ton neuf ou même un ton frais, mais c’est un ton qui fait plaisir, surtout à la RTBF, où l’on a généralement vite fait de cataloguer comme « trop segmentant » toute tentative de parler d’autre chose que de ce qui intéresse à priori les concierges dans l’escalier. Bref, c’est l’histoire d’un type malin arrivé un peu par hasard, qui finit par se sentir à l’aise et met à l’amende tous les ramenards qui traînent dans les parages. Un client idéal pour le Focus Brolcast, en d’autres termes.

Le podcast est également disponible sur iTunes.

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