Dour J3: Les Girls, GoodGoodNotBad à Dour

Girls in Hawaii à Dour © Olivier Donnet
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Le jazz et le hip hop atmosphérique de BadBadNotGood embrumait Dour ce samedi. Une soirée sur le flanc de la montagne avec les Girls in Hawaii, eux aussi, sur un nuage.

Préciser que Tyler, the Creator était très attendu en tête d’affiche ce dimanche à Dour est un euphémisme inutile. BadBadNotGood, trio jazz et hip hop qui officiait hier sous chapiteau se fendait ainsi d’une reprise -incompréhensible mais jubilatoire- de la machine à rimes d’Odd Future (qui les a signés). L’annulation, ce dimanche matin, de cette tête d’affiche (prévue à 22h et remplacée par Coeley) a donc de facto poussé certains festivaliers à lever le camp ce dimanche. Le début de soirée de ce samedi les avait, de toute façon, chargé à bloc en émotions musicales polymorphes. Du groupe le plus obscure au plus pop avec les Girls in Hawaii notamment.

Bête protéiforme se nourrissant de mouvements jazz et de hip hop, BadBadNotGood hypnotisait ainsi la tente de la Boombox sur le coup de 20h30 ce samedi. Le monstre tricéphale, instrumental, originaire de Toronto crachait en outre des passages electro alimentés par Matthew Tavares, claviériste arborant un T-Shirt de NEU!. Danser sur des boucles répétitives lancées par une basse et une batterie douées. L’indice vestimentaire était prémonitoire d’un mariage entre musiques digitales et formation organique. Les extraits de III, dernier album en date des potes de Tyler the Creator, se succèdent. CS60 boucle la prestation et transforme le public en formes géométriques polymorphes qui décolle comme un seul homme, à chaque point culminant du titre. Des gros ballons gonflables lévitent en l’air.

Des volutes de jazz posées, un piano qui devient hystérique: BadBadNotGood emmène son public dans une rythmique en montagnes russes. Un tour de manège aux embranchements précis. Ciselés. De monts et merveilles, il était également question avec les Girls in Hawaii. Loin d’accoucher d’une souris, le roc brabançon tenait bon face à la foudre (dans le ciel) pour escalader les sommets de son Everest. Le final explosif et attendu de leur prestation culminera sur Flavor, un des rares titres violents de leur premier album.

Entre temps, les meilleures pioches de leur discographie (Not Dead, Roarchat et Rorschach) se plantaient dans la glace. Ne pas regarder en bas. Le destin cabossé du groupe d’Antoine Wielemans et Lionel Vancauwenberghe n’a pas freiné pas leur ascension scénique ce samedi à Dour. Leurs ambitions futures aussi. La troupe s’autorisait ainsi des projets d’avenir avec Connection, titre impeccable qui pourrait réécrire la définition du spleen dans nos dictionnaires.

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