Bang! Bang! Damso se paie un clip deluxe signé François Troukens

Un trône pour deux, ou le duel symbolique entre ancienne (JoeyStarr) et nouvelle génération (Damso). © vivianbrussels
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Ce vendredi 13/4, de 18h à 20h, découvrez en primeur le film de François Troukens Bang! Bang!, qui sert de clip XXL à Tueurs, le morceau inédit de Damso pour son film éponyme. Avec évidemment le rappeur, mais aussi Bouli Lanners et… JoeyStarr.

BANG! BANG! EN EXCLUSIVITÉ (lien actif à partir du 13/4 à 18h)

Rendez-vous sur notre site le 13 avril de 18h à 20h pour visionner en primeur le court métrage réalisé par François Troukens. L’avant-première sera réservée à nos abonnés (abonnements tests inclus): n’hésitez pas à déjà vous inscrire pour ne rien manquer!

D’ici là, découvrez le making of vidéo exclusif de Bang! Bang!, en fin de cet article.

Récit d’une nuit de tournage

À la télé, le score s’affole: après une heure de jeu, le Standard mène déjà 4-0 contre Bruges. C’est la demi-finale aller de la Coupe de Belgique, et, dans le restaurant du Martin’s Red Hotel, tous les écrans sont branchés sur le match. Forcément. Ici, à Tubize, à l’hôtel du centre d’entraînement des Diables rouges, le foot est roi. Les stars de l’équipe nationale s’y retrouvent avant chaque grand rendez-vous. Ce soir, cependant, pas de Hazard, ni de Lukaku: c’est l’équipe de tournage de François Troukens qui a investi les lieux. Le réalisateur de Tueurs a décidé en effet de prolonger le plaisir.

Damsolitaire, entre deux prises:
Damsolitaire, entre deux prises: « Plus d’sept mille jours que j’suis né/ Dont au moins mille passés à fumer. »

Sorti à l’automne dernier, son film louvoyait entre récit de braquage et thriller politique. Avec, pour bande originale, un album inédit réunissant la fine fleur du hip-hop belge, dont évidemment Damso. Le roi du game actuel avait pris à son compte le morceau-titre. Manquait encore le clip. « J’ai tout de suite trouvé que Damso avait un truc d’acteur », explique François Troukens. L’ex-braqueur passé au cinéma a donc carrément imaginé un court métrage, intitulé Bang! Bang!. Une histoire de gangsters, à nouveau, avec trahison, rançon et retournement de situation. Pour l’occasion, les moyens mis en place sont costauds. Et le casting trois étoiles. À côté de Damso, on retrouve Dino Scarcela, Slimane Dazi (Un Prophète), Olivier Bonjour (le Géant de Tueurs), mais aussi Bouli Lanners (également présent au générique de Tueurs) et… JoeyStarr. Dans le restaurant de l’hôtel, le « Jaguar » se promène en chaussettes, relax. En fin de repas, on tente l’approche. « Tu vois pas que je mange, là? » Bonne nouvelle: JoeyStarr est en forme. Un peu plus loin, en bout de table, Damso a, lui, déjà terminé. OK pour deux, trois questions au débotté? Celui qui est alors encore censé livrer l’hymne des Diables discute, hésite, tergiverse, puis reporte. Il est temps de repartir sur les lieux du tournage…

François Troukens aux commandes, entouré d'Olivier Bonjour, Damso et JoeyStarr.
François Troukens aux commandes, entouré d’Olivier Bonjour, Damso et JoeyStarr.

Série nwaarr

Tubize toujours. Au fond d’un zoning, un vieux hangar désaffecté. Au plafond, une poulie, et de lourds crochets en métal. Sur le sol de terre battue, des palettes éparpillées, un canapé défoncé, des tonneaux. Le genre de décor de polar parfait, idéal pour filmer la confrontation finale: celle entre Bouli Lanners et JoeyStarr d’un côté, et Damso de l’autre. Il y a du monde sur le plateau. L’équipe forcément, mais aussi des gens du label, ou la comédienne Anne Coesens, accompagnée de quelques ados, fans du rappeur. Visiblement tendu, Damso se prête malgré tout à quelques selfies, avant de se remettre en place.

Posté dehors, le rappeur attend, concentré, imperturbable sous le crachin. Le contraste avec ses collègues est frappant: habitués des plateaux, JoeyStarr et Bouli Lanners n’arrêtent pas de se marrer. Le premier, expliquant par exemple au second comment fonctionne Instagram: ces deux-là se sont trouvés. Plus punk que hip-hop – « J’ai été voir les Sonics avant-hier, j’aurais jamais cru qu’à 52 ans, je me retrouverais encore à pogoter sur Psycho « -, Bouli Lanners avait déjà croisé JoeyStarr: « Mais sans jamais prendre vraiment le temps de discuter. Là, on passe vraiment un super bon moment ensemble. C’est mon pote depuis toujours en fait: on est de la même génération, on a le même type d’humour. » JoeyStarr acquiesce. « T’as vu l’arsenal de comédiens aussi? C’est une division panzers, avec nous, Stalingrad serait tombée. » La rencontre entre les deux aurait même pu se faire déjà avant, sur le tournage de Tueurs, où JoeyStarr était pressenti. Des problèmes de production, et autres soucis judiciaires en ont décidé autrement (en rencontrant le rappeur, passé par la case prison, François Troukens, condamné lui-même pour attaque de fourgon, s’est retrouvé réincarcéré, pour ne pas avoir respecté les conditions de sa libération, lui imposant de ne pas croiser d’anciens détenus)…

Bang! Bang! Damso se paie un clip deluxe signé François Troukens

Cette fois, c’est donc la bonne. Pourtant, un autre détail aurait pu faire capoter l’entreprise: la mésentente cordiale entre JoeyStarr et Booba, rappeur star et patron du label de… Damso. Derrière ses lunettes noires, JoeyStarr fait mine de bougonner: « En vrai, il n’y a aucun contentieux. C’est le prisme des médias qui déforme tout. Dans le hip-hop, on a l’habitude de fonctionner sur la mécanique du conflit, sans que les gens aient forcément envie de se bouffer la gueule. C’était déjà le cas avec NTM et IAM. C’est juste un truc de challenger. »

Dans tous les cas, Bang! Bang! est l’occasion d’une rencontre au sommet. Entre deux générations de rappeurs: celle des pionniers qui ne veulent rien lâcher (NTM est reparti dans une nouvelle tournée) et la nouvelle qui bouffe tout, incarnée par Damso. La nuit est déjà pas mal avancée, quand la scène en question est tournée. Les prises se multiplient. Nouvel essai. Pendant que Bouli Lanners tient Damso en joue, JoeyStarr s’approche. Jusqu’à ne plus être qu’à quelques centimètres du visage de son « rival ». « Tu sais quoi? Il ne peut y avoir qu’un seul roi, et c’est moi! ». L’instant se prolonge. Le silence aussi. « Coupez! » « Il était temps, encore un peu, et on se roulait des galoches! », déconne JoeyStarr. Damso esquisse, enfin, un sourire. Il est alors passé une heure du matin, et le tournage est loin d’être fini. Il faudra revenir si on veut lui arracher quelques questions…

Le lendemain, on se branche sur Instagram. Bouli y a posté sa toute première photo: « J’ai intégré une super troupe de théâtre amateur à Tubize. » Bouli apprend vite…

Notre interview de JoeyStarr:

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Notre interview de Bouli Lanners:

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Le making-of:

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