Vincent Scarito

© RAPHAËL MEERT

« What’s in the Fridge »

Voilà l’album numéro 3 de Scarito qui lui donnera peut-être l’occasion de quitter une certaine confidentialité. Vincent est donc cette gueule frisée sortie d’un Dino Risi ou d’un Scola vintage, cinéma à tronches et ressorts a priori étanche à la canzone. Le Bruxello-Italien ayant débuté au théâtre se partage aujourd’hui entre les (télé)films (il est du dernier Benoît Jacquot) et cette nouvelle collection de titres qu’il interprète, compose et produit. Le disque est volontiers jazzy voire manouche si ce terme ne transportait trop de gipsykingseries hors-propos. La qualité principale de Scarito est justement dans la retenue, tirant le jus commun des cinq musiciens vers le plaisir, sans étalage. Avec une guitare électrique rauque (la plage titulaire) ou ce piano qui la ramène agréablement ( Higher), le minimalisme ambiant n’excluant pas les sensations solaires . L’autre argument en faveur de What’s in the Fridge tient à la voix, crayeuse et flâneuse, badine-intime, détachée du boucan comme du cynisme en cours, malgré les inévitables fissures sentimentales confessées. Reste alors aux mélodies à border Baby Lay, The Flower, Falling in Love ou At Dawn, le charme global de l’entreprise étant taquiné par un accent anglais un peu fauché. Sans doute plus italien que shakespearien, ce qui désarme dans un premier temps, avant d’être gommé par la réussite chaude du disque.

Vincent Scarito

Distribué par Decamps.

7

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