Critique | Livres

Walking Dead, bien vivant

Walking Dead © Delcourt
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Le comics culte et britannique qui a remis le zombie au coeur de la pop culture entame un nouveau cycle. Son dessinateur en connaît la fin, pas le moment.

Les morts qui marchent sont de retour. Et a priori pour de bon: la guerre totale que se livraient depuis des tomes et des tomes les clans de survivants entre eux (les cons!) est enfin terminée; Negan est rayé du tableau, et la petite communauté de La Colline, Alexandria, peut enfin passer à autre chose, à savoir le retour des zombies. Qui, cette fois, ne se contentent plus d’être là et d’avoir faim; ils s’organisent et… parlent. Une autre vie, tome 22, lance donc bel et bien un nouveau cycle dans la version originelle et comics de la saga Walking Dead, qui ne semble donc pas près de s’arrêter, après plus d’une centaine de parutions mensuelles aux USA depuis 2003, et 22 tomes en français depuis 2007. « Avec Robert, le scénariste, nous avons déjà souvent parlé de la fin, nous expliquait le dessinateur Charlie Adlard au dernier festival d’Angoulême. Mais ça ne veut pas dire qu’on en est proche! Disons que tant que je prends du plaisir à la dessiner, et que Robert s’amuse à l’écrire, on continuera. La fin, que nous avons en tête, pourra se placer plus ou moins quand on veut. Mais je veux en tout cas voir une fin propre, et pas une série qui se meurt petit à petit sans que personne ne s’en rende compte. »

Entre Marvel et Astérix

Adlard et son Walking Dead ont en tout cas de la marge avant de passer inaperçus: Walking Dead reste la meilleure vente de comics sur le territoire francophone, et une des meilleures ventes tout court. Un succès BD proche du culte depuis qu’il est alimenté par la série télé du même nom, et ce retour en force du zombie dans la pop culture des années 2010. « Mais je crois que ça n’a rien à voir avec le talent, analyse Adlard, c’est juste une question de chance, d’être là au bon endroit, au bon moment. Bon, j’aime aussi à penser que le fait qu’il soit bien écrit et, j’espère, pas trop mal dessiné a peut-être un peu aidé… » A regarder la belle édition spéciale que Delcourt a sorti au même moment que ce nouveau tome, et qui reprend cette fois la version crayonnée des deux tomes précédents, on peut en effet penser que le dessin d’Adlard a joué dans son attrait unique, puisqu’il fusionne comme rarement le spectaculaire des comics et la lisibilité des BD européennes. Là aussi, pas de hasard: « A six ans, mon père m’a offert une belle réédition anglaise de Marvel. Et au même moment, la station-service où allait mon père faisait une promotion: en collectant des points, on pouvait recevoir des albums d’Asterix. La folie Marvel d’un côté, et de l’autre cette attention apportée à l’histoire, à la narration… Mon style reste marqué par ces deux influences. »

Walking Dead (tome 22), de Robert Kirkman et Charlie Adlard, éditions Delcourt, 168 pages. ***

Walking Dead – édition spéciale: L’Ultime combat, de Robert Kirkman et Charlie Adlard, éditions Delcourt, 320 pages. ****

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