Franquin, hors série, hors concours
Le magazine Lire, en partenariat avec Le Vif/L’Express, consacre un de ses rares hors-série à ce génie de Franquin: 120 pages de beaux dessins, de bons souvenirs, et d’une hallucinante modernité.
Avant lui, il n’y eut -évidemment- que Hergé, ainsi qu’un numéro consacré à « un siècle de BD »: André Franquin est désormais le deuxième auteur de bande dessinée, et le deuxième Belge, à recevoir les honneurs d’un Hors-Série de Lire (en partenariat avec Le Vif, en Belgique). Un bel objet qui démontre à quel point l’auteur de Gaston reste un monument et une référence. Né un 3 janvier, mort un 5 il y a déjà 18 ans, difficile d’imaginer que cet éternel grand gamin au rire énorme, comme beaucoup de dépressifs, aurait eu 90 ans aujourd’hui. Difficile et presque impossible, à regarder ses dessins et à feuilleter ce bel hommage: n’importe quel jeune auteur se couperait une main pour dessiner un peu comme lui, de l’autre! Le trait de Franquin, biberonné à l’animation américaine et façonné ensuite entre Bruxelles et Marcinelle au contact des Jijé, Will, Morris et autre Peyo, continue en effet de capturer le mouvement et la vivacité comme peu d’autres auteurs, d’hier ou d’aujourd’hui: les planches de Gaston, du Marsu et encore plus des Idées Noires auraient pu être dessinées hier, contrairement peut-être à celles de l’éternel autre géant. Franquin, devenu un des « classiques de Lire », n’en a donc pas fini d’influencer et de fasciner, et son oeuvre de nourrir l’actualité éditoriale. Alors que Jannin continue de plancher sur la recolorisation minutieuse et entière de toute l’oeuvre et que La Mauvaise tête vient de sortir en édition augmentée, Franquin et la modernité sort lui bientôt de presse, tout comme la réédition du Franquin créa Lagaffe de Sadoul et une « vraie » première biographie complète, le tout chez Dupuis. Lequel prévoit d’ailleurs toujours d’ouvrir un nouveau parc d’attractions brandé « Spirou », en France, au printemps 2016. Autant d’infos à picorer dans ce Hors-Série un peu foutraque mais quasiment amoureux, en même temps que quelques belles interviews (le maître himself, par Philippe Vandooren en 1969, ou Gotlib, toujours ému et émouvant) et de nombreux crayonnés et dessins rares voire inédits.
Franquin, le géant du rire, Hors-Série n°9, Le Vif/L’Express et Lire, 124 pages.
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