Critique

Rush, duel sur l’asphalte

Rush - Chris Hemsworth et Daniel Brühl © DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

ACTION/BIOPIC | La rivalité légendaire de deux champions de Formule 1, Niki Lauda et James Hunt, inspire à Ron Howard un film intense et captivant.

Ce fut, de l’avis de tous les spécialistes de Formule 1, une des saisons les plus folles et les plus passionnantes de toute l’Histoire de la monoplace. La course au titre de champion du monde 1976 offrit des rebondissements en cascade, certains terribles et tragiques. Avec au bout du compte un suspense durant jusqu’aux derniers hectomètres de la toute dernière épreuve. Aucun amateur n’oubliera ce championnat, et le duel hyper serré que s’y livrèrent deux as du volant au style et au caractère on ne peut plus opposés. D’un côté, le flamboyant, l’extraverti, le séducteur britannique James Hunt. De l’autre, le sérieux, le réservé, le travailleur Niki Lauda, venu de son Autriche avec des ambitions énormes. Tous deux sont issus de familles très aisées. Mais si Hunt a été « lancé » par un patron d’écurie aristocrate, faisant régner dans les paddocks une atmosphère jet-set, Lauda devra bosser comme un malade et emprunter l’argent pour obtenir un baquet de pilote, son père lui ayant fermé sa porte.

Au volant également, tout les différenciait: Hunt arrive à la dernière minute, fonce à travers tout, prend des risques dingues, aime tutoyer la mort, tandis que Lauda prépare les voitures à merveille, et court aussi sérieusement, sobrement, qu’il mène son existence…

Combinaison gagnante

Rush (lire aussi le dossier dans le Focus du 27 septembre) trace le portrait en mouvement des deux hommes. Et raconte les étapes de leur rivalité extrême, jusqu’à cette dramatique issue où l’incertitude sur le vainqueur du titre ne prit fin qu’in extremis. C’est un des meilleurs films de l’inégal Ron Howard. Et la grande surprise de cette rentrée. Que vous soyez ou non fanatique de F1, le spectacle offert par Rush vous fera vous accrocher à votre siège, et vous fera partager des émotions contrastées, puissantes. Par la grâce d’un scénario imparable de Peter Morgan, déjà auteur du script pour la précédente réussite d’Howard, Frost/Nixon. Par la photographie d’Anthony Dod Mantle (28 Days Later, Antichrist) dont le grain vibrant, les tendances à saturer l’image tout en la faisant pencher vers la monochromie, conviennent à merveille au sujet. Grâce aussi aux acteurs Chris Hemsworth (Hunt) et Daniel Brühl (Lauda), le premier montrant qu’il en a bien plus sous le capot que ne le laissait penser Thor, le second retrouvant au bon moment la trajectoire idéale, après s’être trop souvent égaré depuis le succès de Goodbye Lenin. Sans oublier bien sûr un Ron Howard qui filme sec et bien, tirant un formidable parti de la dualité de ses héros, et des conditions météorologiques dantesques ayant marqué les courses décisives de cette mémorable saison.

  • Film d’action/biopic de Ron Howard. Avec Chris Hemsworth, Daniel Brühl, Olivia Wilde. 2h03. Sortie: 2/10.
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