Critique

[Le film de la semaine] The Sense of an Ending, de Ritesh Batra

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME | Révélé en 2013 par The Lunchbox, le cinéaste indien Ritesh Batra s’attelle, pour son premier film anglo-saxon, à une adaptation du romancier britannique Julian Barnes.

Soit l’histoire de Tony Webster (Jim Broadbent), retraité menant une existence paisible entre sa boutique d’appareils photo Leica de seconde main, ses conversations amicales avec Margaret, son ex-femme (Harriet Walter), et l’assistance qu’il prodigue à l’occasion à leur fille Susie (Michelle Dockery), enceinte jusqu’aux yeux. Sérénité chahutée par l’annonce de la mort de Sarah Ford (Emily Mortimer), la mère de Veronica, son premier amour. Laquelle lui a légué par voie testamentaire le journal de celui qui était alors son meilleur ami et rival, Adrian. Se mettant en quête dudit journal, Tony va voir le passé remonter à la surface, et avec lui, des secrets enfouis depuis plus de 40 ans dans les replis de sa mémoire…

[Le film de la semaine] The Sense of an Ending, de Ritesh Batra

Il plane sur The Sense of an Ending des petits airs de 45 Years et autre Another Year, impression renforcée par la présence au générique des remarquables Charlotte Rampling (Veronica au présent) et Jim Broadbent. Opérant par allers et retours entre deux époques -le début des années 60 et l’Angleterre d’aujourd’hui-, le film, s’il privilégie les émotions contenues, n’en trouve pas moins des accents troublants, à mesure que l’insouciance de la jeunesse (joliment incarnée par Billy Howle et Freya Mavor) s’y estompe en un mouvement aussi imperceptible de prime abord qu’irrémédiable. Et de céder le pas à l’amertume et aux regrets, sentiments habitant une oeuvre osant une noirceur souterraine. Et imposant Ritesh Batra comme le chroniqueur sensible et subtil du passage du temps et de la mélancolie qui en est la compagne, non sans avoir réussi, au passage, à apprivoiser un environnement typiquement « british ».

De Ritesh Batra. Avec Jim Broadbent, Harriet Walter, Charlotte Rampling. 1h48. Sortie: 17/05. ***(*)

>> Lire également notre interview de Ritesh Batra.

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