Critique

Side Effects

© DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

THRILLER | Steven Soderbergh dynamite le thriller psychologique avec un plaisir éminemment communicatif. Histoire de passer Pâques aux frissons…

THRILLER DE STEVEN SODERBERGH. AVEC JUDE LAW, ROONEY MARA, CATHERINE ZETA-JONES. 1H48. SORTIE: 10/04. ****

Ils sont décrits en tous petits caractères au bas de la notice des médicaments. Certains ne les lisent même pas (quand ils déplient seulement le papier!), d’autres bien, et en conçoivent illico quelques inquiétudes… Les effets secondaires font l’objet d’une mention obligatoire, même si les conséquences potentielles de la prise de telle ou telle molécule sont le plus souvent bénignes, et rares. Lorsqu’elles ne le sont pas, ou pas indiquées clairement, le scandale médical éclate, comme on l’a vu ces dernières années avec des médicaments soupçonnés de causer des troubles graves, voire mortels. Dans l’excellent nouveau film de Steven Soderbergh, les effets secondaires offrent un titre alléchant et la matière pour un thriller psychologique redonnant vigueur à un genre trop souvent pratiqué dans la convention la moins excitante. C’est l’histoire d’une jeune femme, Emily (jouée par Rooney Mara), dont le mari Martin (Channing Tatum) sort de prison où il a purgé une peine de plusieurs années pour délit d’initié. Peu après leurs retrouvailles, Emily fonce au volant de sa voiture dans un mur de béton, dans ce qui apparaît comme une tentative de suicide. Le psychiatre qui la traite, Jonathan (Jude Law), la laisse pourtant sortir de l’hôpital, à condition qu’elle revienne le consulter fréquemment. Les médicaments prescrits à la jeune femme pour soigner sa dépression ne semblant pas fonctionner sur elle, une collègue de Jonathan, Victoria (Catherine Zeta-Jones), conseille à celui-ci d’essayer un nouvel antidépresseur, l’Ablixa. Victoria est l’ex-psy d’Emily, et le nouveau traitement aura des effets inattendus.

Métamorphoses

Ainsi se noue l’intrigue, ainsi se forme le quatuor animé par des chassés-croisés tout au long d’un récit qui prend plusieurs formes successives, aussi fascinantes les unes que les autres. Avec au passage cette tendance à l’exercice de style qu’on sait profonde chez Soderbergh, lequel se hausse ici au niveau du meilleur Hitchcock et du meilleur De Palma. Mais Side Effects n’en est pas pour autant un pastiche plaisant. Le film installe une atmosphère prenante, un suspense captivant, pour ensuite se métamorphoser sous nos yeux avec une maestria confondante. Présenté au Festival de Berlin dans une Compétition où un film sans écho social ou politique ne pouvait triompher, le nouveau Soderbergh y fut pourtant remarqué comme une des oeuvres les plus excitantes et les plus accomplies projetées durant la Berlinale. Le réalisateur aurait annoncé sa prochaine retraite de la scène cinématographique, après le projet qu’il va consacrer au chanteur Liberace et qui sera une production télévisée. Steven, n’arrête pas, s’il te plaît! Un surdoué comme toi a aussi des devoirs…

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