Critique

[Critique ciné] Logan, dans la gueule du loup

Hugh Jackman et Dafne Keen dans Logan de James Mangold. © Ben Rothstein
Matthieu Reynaert Journaliste cinéma

ACTION/SCIENCE-FICTION | Hanté, Hugh Jackman sort les griffes de Wolverine pour la neuvième fois de sa carrière: le résultat, crépusculaire, ne manque pas de tranchant. Une belle surprise.

Wolverine est l’anti-héros idéal. Loup solitaire et ténébreux, provocateur au grand coeur… Plongez-le de force au sein d’un groupe et il en devient l’élément le plus dynamique, donnant du relief aux autres. Dès son apparition dans X-Men premier du nom en 2000, il devient logiquement le personnage le plus populaire de la franchise. Mais, pour la 20th Century Fox, exploiter la poule aux oeufs d’or en lui faisant vivre des aventures solo allait s’avérer bien difficile. En effet, pour pouvoir continuer de viser un public familial, et en l’absence d’une bande d’amis pour contrebalancer la noirceur et la violence par ailleurs bien exploitées dans les comics, le studio a été contraint d’édulcorer le personnage. Ce furent le très raté X-Men Origins: Wolverine en 2009 et le très mitigé The Wolverine en 2013.

Futur incertain

[Critique ciné] Logan, dans la gueule du loup

Depuis, il y a eu Deadpool, autre film Fox tiré de l’univers X-Men, mais pour la première fois classé « R » (interdit aux moins de 17 ans) aux USA. Grâce à son succès phénoménal arrive enfin le film qu’on n’espérait plus: Logan. Hugh Jackman (qui campe le personnage pour la neuvième et, paraît-il, dernière fois) et le réalisateur James Mangold (Walk The Line et, déjà, The Wolverine) nous y offrent une version quasi nihiliste du célèbre mutant: alcoolique, malade, autodestructeur et rangé des super-exploits. L’action prend la forme d’un road-movie crépusculaire dans un futur proche rappelant fortement celui du premier Mad Max, tant en termes d’ambiance que de violence graphique. Wolverine, alias Logan, y partage son temps entre les USA où il est chauffeur de limousine et le Mexique où il cache un Professeur X sénile (Patrick Stewart, lui aussi de retour dans son rôle le plus célèbre). L’ancien leader des X-Men, incapable de maîtriser les terribles pouvoirs de son cerveau, est devenu un danger pour les autres et pour lui-même. C’est sûr, les héros pimpants de jadis ont pris un coup et l’avenir semble bouché… jusqu’à l’apparition d’une petite fille muette aux pouvoirs étrangement familiers.

À défaut d’une histoire très originale, Logan a le mérite d’aller au bout de ses partis-pris. À côté de scènes d’actions excellemment rythmées, le film prend le temps d’installer son univers et ses personnages. Jackman est, à ce stade, carrément hanté par le rôle; quant à la petite Dafne Keen, elle crève l’écran. Mais certaines qualités du film se retournent un peu contre lui. En effet, Logan se distingue tellement du reste de la franchise qu’il pourrait tout aussi bien ne pas en faire partie. Pour être appréciée à sa juste mesure, son intrigue tortueuse nécessite une bonne connaissance de la saga. Les néophytes risquent d’être perdus tandis que les aficionados des X-Men chercheront en vain un peu de légèreté. Nul doute, par contre, que les fans de Wolverine se régaleront.

De James Mangold. Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen. 2 h 15. Sortie: 01/03. ****

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