Critique

Blue Jasmine

Blue Jasmine - Cate Blanchett et Alec Baldwin © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME | Venant après les escapades d’un inégal bonheur de Woody Allen à Londres, Barcelone, Paris ou Rome, Blue Jasmine ne consacre pas seulement son retour aux Etats-Unis, il voit aussi le cinéaste new-yorkais renouer avec la veine dramatique de son oeuvre.

Soit l’histoire de Jasmine (Cate Blanchett), une femme de la haute société new-yorkaise qu’un sérieux revers de fortune conduit, toute suffisance dehors, à San Francisco, chez sa soeur Ginger (Sally Hawkins). L’une a fait du déni de la réalité son ordinaire, qui menait grand train avec son ex-mari Hal (Alec Baldwin) et semble encore évoluer dans une autre dimension, l’autre se débat dans le prosaïsme d’un quotidien modeste; leurs retrouvailles vont avoir l’effet d’une bombe à retardement…

Il y a du « Deconstructing Jasmine » dans ce portrait de femme entamé en mode quasi burlesque pour se charger ensuite d’amertume au gré d’un scénario millimétré, calibrant, l’air de rien, le désarroi à l’aune des mirages de l’époque. Blue Jasmine prend sa juste mesure dans ce glissement, ne dévoilant toute sa richesse que sur la distance, et trouvant en Cate Blanchett, nouvelle venue dans l’univers allénien, une interprète idéale, qui réussit à varier les tempos avec l’aplomb que met son personnage à faire un film de son existence. Si le film pèche par une mise en scène quelque peu désinvolte, voilà un moment déjà que l’on n’avait pas connu Woody Allen aussi inspiré.

DRAME DE WOODY ALLEN. AVEC CATE BLANCHETT, SALLY HAWKINS, ALEC BALDWIN. 1H38. SORTIE: 07/08.

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