Yves Tumor

© National

Praise a Lord Who Chews but Which Does Not Consume ***1/2

Cinquième album pour le Floridien afro-américain au patronyme présumé civil de Sean Bowie et visiblement amateur d’artefacts glam/cabaret/kitschounet. Dont une perruque verte -exemple visuel parmi d’autres-, en cohérence avec une musique qui ne cesse, à chacun de ces douze nouveaux titres, de s’habiller en ondes courtes, de préférence. De 52 secondes pour Interlude, pièce angélique nimbée de chœurs vierges diaphanes, aux 4 min 16 sec de Heaven Surrounds Us Like a Hood. Là, un traficotage sonore martyrise des rythmiques synthétiques alors que s’insère la voix de Yves, solitaire et gonflée à l’hélium, traversant les paysages de l’album, jamais le même d’une chanson à l’autre -pareillement à l’âge supposé de l’auteur: selon les sources, entre 30 et 52 ans… Le sentiment est celui d’un disque concassé, elliptique et même parfois, virtuose, castant des intentions souvent flottantes. Entre la charge punky gourmande (Operator), une basse dévoreuse à la New Order (In Spite of War) et ce sentiment que la linéarité n’est pas à l’ordre du jour, comme si le morceau passait à l’envers (Purified By the Fire). Parfois excitant, souvent exaltant, éventuellement agaçant, Yves-la-tumeur rappelle l’incongruité matricielle. Celle qui l’amène à collaborer ici avec l’ingé son de Kanye West ou Alan Moulder, et à se considérer désormais comme “them”, soit partie prenante de la non binarité.

© National

Distribué par Warp.

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