Vagabonde

© National

Figure majeure de la littérature japonaise du XXe siècle, Fumiko Hayashi (1903-1951) n’a obtenu la reconnaissance internationale qu’à titre posthume, à la faveur des adaptations que devait faire Mikio Naruse de plusieurs de ses romans dans les années 50. Il en allait tout autrement au Japon, où sa renommée avait été établie dès le début des années 30 avec la parution de Hôrôki, journal romancé entamé à l’âge de 25 ans à peine, et objet d’un culte instantané. C’est ce texte, inédit en français, qui nous parvient aujourd’hui, accompagné d’une utile contextualisation de son traducteur, sous le titre de Vagabonde. Je suis une vagabonde prédestinée. Je n’ai pas de village natal, commence Fumiko Hayashi, fille de marchands ambulants ayant connu une enfance misérable, qui relate dans ces pages ses années d’errance dans le Japon des années 20. Une société sur laquelle elle porte un regard sans fard, alors qu’elle chronique une existence faite de jobs précaires, de rencontres éphémères pour la plupart et d’aspirations littéraires, femme libre passant de milieux interlopes en d’autres, intellectuels. S’il peut dérouter par son côté disparate, ce journal aux allures de fiction se révèle en tout point fascinant, doublant l’autoportrait sans complaisance du tableau d’une époque, dans une langue où cohabitent le trivial et le poétique, les traits cinglants et les ponctuations crépusculaires -“le tunnel sans issue de ma vie solitaire m’emplit d’un sentiment de mystérieuse mélancolie.

De Fumiko Hayashi, éditions Vendémiaire, traduit du japonais par René de Ceccatty, 180 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content