Critique

Usain Bolt, l’homme le plus rapide du monde

© RTBF
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Un documentaire fascinant sur les coulisses de l’exploit. Usain Bolt est plus rapide que tout le monde, et il a fallu à Gaël Leiblang, le réalisateur de ce film, beaucoup de concentration pour rester dans son sillage. Au final, une belle réflexion sur la vitesse, la célébrité et le travail.

DOCUMENTAIRE DE GAËL LEIBLANG.
Ce mercredi 25 juillet à 20h05 sur La Deux.

Le film démarre sur un faux départ. Celui des Championnats du Monde de 2011, en Corée du Sud. Usain Bolt, la star, l’homme le plus rapide du monde, sabote sa course avant même qu’elle ait commencé. Et l’apothéose se dégonfle, penaude, sous les yeux interdits de la famille. Imprévisible garçon. Rieur, relâché, atypique, travailleur. L’espace d’une année, alors qu’il est déjà la star internationale que l’on connaît, Usain Bolt s’est fait suivre au quotidien pour les besoins de ce documentaire. Un film fascinant sur les coulisses de l’exploit, l’arrière-scène où se préparent, individuellement ou non, les grandes foulées d’un joli bébé d’1m95. Un garçon précoce, rapidement devenu l’icône d’une Jamaïque popularisée par un chanteur au tempo bien plus lent. On voit d’ailleurs Bolt chanter du Bob, au sortir d’un meeting norvégien.

De fait, le recordman du monde des 100 et 200 mètres n’est pas qu’une boule de vitesse. C’est aussi un showman dont on attend, partout où il passe, les (gentilles) frasques. Un gars naturel qui répond, quand Gaël Leiblang lui demande s’il emmène toujours une bible avec lui à l’étranger: « Non, tu veux donner une mauvaise image de moi ou quoi? » Un gars qui avoue, en arrivant à Rome, qu’il espère bien pouvoir choper de la meuf, et « get lucky« . « Si ça a marché pour moi, je te ferai signe« , blague Usain, le pouce levé. Traité comme une star, alimentant allègrement cette image, le coureur jamaïcain tente d’équilibrer sa vie, entre une jeunesse dont il souhaite profiter et un statut qu’il lui faut entretenir. Son coach, mentor tapi dans l’ombre des succès, résume parfaitement ce qui, au final, n’est autre que le leitmotiv du film: le plus dur, pour son poulain, c’est de trouver la balance entre l’excitation permanente qui entoure sa vie et la nécessité de bosser au quotidien pour rester compétitif, notamment au cours de séances d’entraînement qui le font souffrir jusqu’à en vomir. C’est le prix à payer pour pouvoir négocier plus de… 200 000 euros sa présence dans les meetings européens. A moins de dix secondes le cent mètres, on peut difficilement faire mieux, niveau salaire horaire.

Opportunément placé par La Deux à la veille des JO de Londres, ce documentaire sera suivi, peu après la compétition, d’un avatar relatant l’expérience olympique d’Usain. On s’en réjouit à l’avance.

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