Critique

The Legend of Zelda: Skyward Sword

ACTION-AVENTURE | Skyward Sword, le nouveau Zelda, mise à fond sur la Wiimote pour des combats mouvementés. Un épisode dans les règles de l’art. Trop?

The Legend of Zelda: Skyward Sword, jeu d’action-aventure édité et développé par Nintendo, âge 12+, disponible sur Nintendo Wii. ****

Pierre angulaire du jeu vidéo nippon, Zelda est une légende digitale vivante. Sa fan base crépite. Pas un événement sans que l’on croise un Nintendomaniac en cosplay. Version orchestrale des thèmes de la B.O. de Zelda, le show The Legend of Zelda live (au Hammersmith Apollo de Londres) en témoignait à la fin du mois d’octobre dernier. Fées et aventuriers verts à l’appui. Ce fanatisme un rien exacerbé qui fait vendre des posters de concert à plus de 30 euros se nourrit toutefois à l’origine d’un cocktail nettement plus zen, où l’action et la réflexion évoluent au fil d’un équilibre délicat.

The Legend of Zelda: Skyward Sword grave ses principes directeurs dans un classicisme peu téméraire. Mais le jeu d’aventure culte de Nintendo n’aménage pas moins quelques nouveautés dont la plus marquante touche sa prise en mains. Pour balancer des coups d’épée sur des araignées et autres soldats exotiques, la sacro-sainte manette passe à la trappe et on swinge un peu bêtement (et dans tous les sens) avec la Wiimote. Au début du moins car le titre, uniquement praticable avec une Wii Motion Plus (tant pis pour les autres), impose vite sa précision au joueur.

Bouger bouger

Pas moyen donc de venir à bout d’un soldat ou d’une plante carnivore en secouant sans réfléchir (et paresseusement) la Wiimote. Pour lesdits végétaux, il faut par exemple adapter l’angle de son coup d’épée (vertical, diagonal, en estoque ou horizontal) pour épouser le sens de leurs bouches à orientation variable. Si la détection de mouvement fait donc l’objet de toutes les attentions ludiques de Nintendo, de longues heures de jeu et des donjons aux détours exaspérants (typiques de la série) ont vite raison du gimmick mobile, assez inutile en outre sur le pilotage plutôt soporifique de volatiles.

Classique et sans surprise dans son scénario de fin du monde et de princesse disparue, le Zelda nouveau ne se découvre pas moins comme un microcosme fascinant. Souvent sous la forme de salles bloquées à ouvrir, les énigmes s’y agencent comme une horlogerie suisse. Là encore, la Wiimote se dandine, à l’image de cette porte qui ne s’ouvre qu’à condition de faire tournoyer son épée pour donner le vertige à un oeil interrupteur. N’hésitant pas à planquer des boutons haut perchés ne s’activant que moyennant l’emploi de divers gadgets (dont des scarabées volants télécommandés), The Legend of Zelda: Skyward Sword plante ses mécanismes passionnants dans des paysages attachants. Des temples crépusculaires à la ICO aux forêts bucoliques fantastiques, Alice au Pays de Merveilles semble avoir été réinterprétée par le Studio Ghibli.

Malgré un Link à la tête de grand ébahi (quand il reçoit un item notamment), les personnages croisés tout au long de cette aventure dense ajoutent au charme du voyage. Marchand ambulant se déplaçant dans une maison volante, hérissons loufoques et peureux, chercheur scientifique au look d’E.T…. le character design Nintendo lâche des faciès et des mimiques savoureuses. Dommage que ce vivier créatif doive rester enfermé dans les codes d’une série géniale mais peu encline aux grands bouleversements.

Michi-Hiro Tamaï

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