Critique

The Escapists: les Sims rencontrent Prison Break en mode 8 bits

The Escapists © Team 17
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

The Escapists enferme le joueur dans des prisons pixellisées dont il doit s’échapper, en temps réel. Une simulation originale au plan encore imparfait.

Studio culte qui exploitait les capacités techniques de l’Amiga jusqu’à la moelle au début des années 90 (le terrible Alien Breed), la Team 17 a bétonné son nom (et son compte en banque) grâce à Worms. En 20 ans, l’équipe s’est appuyée paresseusement sur son titre phare en allongeant les suites et variations. Un peu comme Rovio avec Angry Birds actuellement. L’équipe originaire du nord de l’Angleterre sort toutefois de sa léthargie en éditant The Escapists. Ou presque. Car soutenir un projet déjà « kickstarté » à près de 10.000 euros n’est pas forcément un acte très téméraire.

Pensée comme un open world où l’horloge fait la loi, la création de Chris Davis réjouit par son thème. Les Sims y rencontrent ainsi Prison Break, en mode 8 bits. Avant de pouvoir se faire la belle, le gamer incarcéré devra toutefois trouver les moindres failles d’une routine carcérale réglée comme du papier à musique. De l’appel du matin à celui du soir, le titre qui déroule une vue aérienne en pixel art demande ainsi de déjeuner, lever des altères et prendre sa douche, en groupe. Et en temps réel. Le tout pour entre autres éviter les réprimandes des gardes, améliorer sa force physique et maintenir sa barre d’énergie à flot.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Pas si menottés qu’ils en ont l’air, les six pénitenciers à la difficulté croissante -le premier étant presqu’un centre de vacances- comptent également des phases de temps libre, à exploiter pour gagner de l’argent. Aider en cuisine ou faire des lessives, la voie légale passe par des tâches mal payées et hyper répétitives où l’on se contente de déplacer des objets d’un point A vers un point B.

Le maillon faible

Malgré un système combat vraiment trop basique, gagner sa vie en rendant service à un codétenu via un tabassage ciblé de garde ou de prisonnier est plus attractif. Attention toutefois de ne pas recroiser le quidam visé qui se souviendra toujours de la rouste. Sans game over ferme, un K.O. se solde en tout cas par un détour à l’infirmerie qui casse le rythme du jeu. A proscrire également, les classiques bagarres de réfectoire qui peuvent se solder par un coup perdu vers un garde, avec là encore des conséquences menant illico chez le docteur.

Ancrant son gameplay autour d’un système de crafting articulé autour de 200 objets que l’on achètera ou volera sur des corps inconscients, The Escapists demande beaucoup de patience avant de retrouver la lumière du jour. Une bonne dose d’obstination, aussi. Sans tutoriel, ses objectifs et règles restent ainsi très flous pour qui s’y enferme la première fois. Si bien qu’on progresse par tâtonnements, au début, sans comprendre, par exemple, tous les enjeux des fouilles de cellule régulières annoncées pendant les deux appels de la journée. Faire son trou ou se faufiler dans une bouche d’aération n’aura jamais été aussi dur. Lassant aussi, tant certaines routines, entourées d’une B.O. d’ascenseur, endorment. Le quotidien m’a tuer.

The Escapists, édité par Team 17 et développé par Mouldy Toof Studios, âge NC, disponible sur PC et Xbox One.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content