Quand la télé entrera dans la cinquième dimension

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Bientôt, la télévision aura une odeur, un goût, elle nous touchera et matérialisera son image à 360°.

D’accord, la télévision en 3D, c’est pas mal. Ça creuse la profondeur de champ et nous hypnotise encore davantage par l’image. Mais c’est so 2010! Même si les épaisses lunettes nécessaires à l’heure actuelle seront prochainement évacuées avec les derniers développements des fabricants, qui planchent sur des écrans intelligents s’affranchissant du masque de plongée. Mais ces téléviseurs (dits autostéréoscopiques) présentent encore le désavantage de ne livrer tous leurs charmes qu’à une certaine distance du spectateur et dans une position particulière.

Tout ça pour dire que la lucarne du futur sera peut-être tridimensionnelle, mais pas seulement. Les firmes spécialisées travaillent à assouvir les moindres fantasmes du téléspectateur.

Comme l’adjonction d’une quatrième, voire d’une cinquième dimension à la consommation de l’écran cathodique. L’odoravision ne relève ainsi plus totalement du domaine du fantasme. L’Olfahome, un home cinéma qui émet des odeurs en fonction des images diffusées sur l’écran, a par exemple été primé au concours Lépine 2009. Et la société française Exhalia vend depuis quelques années déjà des gadgets à connecter à son ordinateur qui exhalent leur parfum selon ce que déroule le moniteur.

L’idée d’associer le nez à l’oeil et à l’oreille n’est pas neuve (en 1981, le film Polyester se regardait déjà avec une carte olfactive à gratter), mais elle n’a jamais été aussi aboutie. Au-delà du côté cocasse de la prouesse, cette technologie ravit d’ores et déjà les publicitaires, qui savent bien que l’odeur est un formidable vecteur d’émotions.

Réelle fiction

Les groupes audiovisuels étudient également l’opportunité de développer le « tactilorama », soit la télé qui nous touche, en explorant les pistes de l’ultrason, de l’air pulsé, de la stimulation électrique…

Pour que l’illusion soit parfaite, il reste encore à faire sortir l’image de son cadre, à lui donner les moyens de s’extraire de l’aliénation de l’écran. Le must? La télévision holographique. Pas celle (fausse et visible du seul public et non du présentateur en plateau) qu’avait montrée CNN lors de l’élection du président américain, et qui avait fait les gros titres des journaux. Plutôt du genre de celle développée dans des labos à visées militaires. Un socle, une image (laser et miroir) projetée vers le haut, 360° de détails. Le groupe audiovisuel japonais NHK a annoncé être en mesure de montrer la coupe du monde de football 2022 en hologrammes.

Enfin, dernière marotte en date des constructeurs: la commande corporelle. Ou comment zapper, monter le son, éteindre, accéder aux fonctionnalités du terminal TV d’un simple geste de la main, du pied ou du corps tout entier. Les pionniers de cette technologie sont belges, et travaillent pour la PME bruxelloise Softkinetik.

On récapitule: demain, la télé verra son image se matérialiser, elle aura une odeur (et peut-être un goût) et pourra nous toucher, tandis que nous la commanderons comme on donne un ordre à un chien. En fait, la télé du futur ressemblera seulement à la réalité d’aujourd’hui. Tout ça pour ça.

Myriam Leroy

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