L’oeuvre de la semaine: Terminator en mode Manet

© Légende : The Terminator, 2018. C de l'artiste et Almine Rech Gallery
Guy Gilsoul Journaliste

Oui, voilà bien Arnold Schwarzenegger dans le rôle de Terminator, le film de James Cameron sorti en 1991 tel qu’il apparait sur toutes les images de promotion. Mais, ce n’est plus Schwarzenegger. La photographie a fait place à un tableau de la taille de ceux qui, aux grands siècles passés de la peinture, glorifiait les princes et les héros vainqueurs. Velasquez, Titien et tant d’autres.

Oui, voilà bien Arnold Schwarzenegger dans le rôle de Terminator, le film de James Cameron sorti en 1991 tel qu’il apparait sur toutes les images de promotion. Mais, ce n’est plus Schwarzenegger. La photographie a fait place à un tableau de la taille de ceux qui, aux grands siècles passés de la peinture, glorifiait les princes et les héros vainqueurs. Velasquez, Titien et tant d’autres.

Son auteur, l’américain Sam McKinnis (°1985) n’étonne pas quand il affirme, comme tant d’autres aujourd’hui, s’inspirer d’images de stars glanées sur internet. Son plaisir à se servir de celles volées par les paparazzis (La princesse Diana par exemple) suit cette logique tout en privilégiant les coloris artificiels, voire flashy.

A première vue, le mauvais goût l’emporte, la manière est rapide, la matière fluide, l’effet électrique. Pourtant, dans certains très petits formats, la présence de simples bouquets de fleurs interpelle même si là aussi, la brosse dissimule mal l’habileté. Soit. Mais en s’approchant de « Terminator », le constat s’inverse. A l’effet immédiat succède le plaisir de l’amateur, pris au piège d’une somptuosité paradoxale. Les noirs sont nourris par des mélanges subtils alors que le geste apparaît dans une franchise qu’on n’imaginait pas…de loin.

Et si on compare la source de l’oeuvre, la cover du DVD et la peinture, on note des changements significatifs. Le peintre new-yorkais réalise une peinture et non pas une image. Cela tient du cadrage, légèrement élargi, du portrait moins rocailleux ou encore des détails. Le rouge par exemple qui, remplaçant le réalisme de la tirette du blouson de cuir, devient une ligne dessinée au scalpel et qui, du coup, illumine davantage le petit éclat de la même teinte qui retient l’oeil du spectateur au centre d’un des verres de lunettes. Pour peu, on en appellerait à Manet. Et on n’aurait pas tort. Le tableau préféré de Mc Kinnis est « Le Christ mort et les anges », une composition de 1864 conservée au Metropolitan Museum de New-York qu’il a, sans contest, très attentivement observé.

Bruxelles, Galerie Almine Rech. 20 rue de l’Abbaye à 1050 Bruxelles. Jusqu’au 28 février Du mardi au samedi de 11h à 19h. www.alminerech.com

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