« Le temps qui reste » à passer avec David Claerbout

Jusqu’au 15 mai, le WIELS présente une grande rétrospective de l’oeuvre de David Claerbout intitulée « Le temps qui reste ». Des vidéos et des photos pour traverser un espace où le temps est palpable.

Dans cette rétrospective, le public découvre le travail de cet artiste belge hors du commun. Exposé à Paris, Tokyo et San Francisco, David Claerbout est devenu célèbre à travers le monde grâce à des projections vidéo, des films et des photos dans lesquelles le temps devient presque palpable. Son oeuvre est caractérisée par la lenteur et la précision, démêlant et figeant les choses dans le temps. La profondeur de ses projections à grande échelle amène le spectateur à devenir une part de l’oeuvre, et lui permet de s’identifier aisément aux personnages présents dans ses vidéos.

Le temps qui reste se compose de 12 projections, des débuts de l’artiste avec des vidéos comme Cat and Bird in peace jusqu’à ses travaux les plus récents comme Algiers’ Sections of a Happy Moment et Riverside.

Cat and Bird in peace (1996)

Dans cette vidéo, un chat et un oiseau dans une cage sont côte à côte. Rien ne se passe, les animaux semblent s’ignorer. Parfois l’oiseau tourne sa tête vers le chat, parfois le chat regarde en l’air… Un suspense haletant maintient le public dans l’angoisse de ce qu’il pourrait se passer.

Algiers’ Section of a Happy Moment (2008)

600 photos défilent sous forme d’un diaporama et nous entrainent au coeur d’un petit terrain de football sur le toit d’un immeuble algérien offrant une vue imprenable sur un labyrinthe de ruelles faisant face à la Méditerranée. De jeunes Maghrébins, entourés d’un groupe de personnes âgées, interrompent leur partie de foot pendant que l’un d’eux nourrit une mouette en plein vol. Chaque photo met en lumière un détail de la scène, passant d’un plan large aux gros plans, chaque situation est passée au crible. Le sourire d’un enfant, l’homme donnant à manger à la mouette, un jeune homme courant derrière un ballon…

Riverside (2009)

2 projections placées en parallèle sur un mur présentent d’un côté l’histoire d’une femme, de l’autre celle d’un homme, dans une vallée où court une rivière étroite. Les deux personnages, n’ayant rien en commun hormis le fait de se promener dans la même prairie, avancent inconsciemment l’un vers l’autre plongés dans leurs histoires personnelles. Ils sont séparés par le temps et l’espace, contrairement aux deux écrans sur lesquels sont diffusés les films. Ils traversent une rivière au même endroit, s’asseyent sur le même tronc d’arbre… Seul le temps empêche leur rencontre. À ce moment précis, tout donne l’impression que leur quête est terminée car à cet endroit, en cet instant, ils semblent complets.

Il faut prévoir 2 heures pour faire le tour de cette exposition afin de profiter de l’entièreté des projections de manière décontractée et sensorielle. Le WIELS et David Claerbout vous offrent un voyage paisible et relaxant à la fin duquel on se sent soi-même une part de l’oeuvre de cet artiste hors du commun.

Marie Devroede (stg)

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