Critique

Inside Job

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Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Primé aux Oscars, ce détonant documentaire de Charles Ferguson tente, ni plus ni moins, d’expliquer comment le monde est entré dans la plus grande crise financière de l’Histoire.

DOCUMENTAIRE DE CHARLES FERGUSON. ****

Ce mercredi 20 mars à 22h00 sur La Une.

Il y a du Michael Moore dans cet Inside Job. Oscar du meilleur documentaire en 2011, le film de Charles Ferguson possède une force de frappe assez peu commune. Le sujet traité, faut-il le signaler, n’a pas épargné grand monde. Si ce n’est… ses principaux instigateurs, souvent récompensés à coups de bonus gonflés aux hormones. Ce paradoxe sidérant, Ferguson tente de nous en expliquer les ressorts en même temps qu’il dresse une genèse exhaustive de la crise de 2008. L’une des plus graves de ces cent dernières années. Une crise qui, des Etats-Unis où des tonnes de prêts hypothécaires bancals avaient été accordés malhonnêtement, finit par dévaler comme une boule de neige sur l’ensemble de l’économie mondiale…

Appuyé sur la voix off de Matt Damon, Inside Job se donne les moyens de ses ambitions: incisif sans être aussi caricatural que Michael Moore, Ferguson lui emprunte pourtant un sens aigu de la démonstration et du montage, tout en multipliant les plans cinématographiques d’envergure. Bien décidé à vulgariser les germes d’une crise enfantée par le pourrissement des produits financiers, Ferguson évite avec adresse les écueils qui se présentent à lui. Didactique mais précis, le documentariste se distingue également par la ténacité de ses interviews. Lesquelles, si elles mettent parfois mal à l’aise, ont surtout le don de nous scandaliser. Avec ce petit arrière-goût désagréable d’impuissance. Edifiant.

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