Critique

Game of Thrones

Les fans d’heroic fantasy l’attendaient comme on attend le messie. Au final, Game of Thrones, plus putassier qu’à l’accoutumée pour HBO, n’est qu’un bon divertissement.

GAME OF THRONES, UNE SÉRIE HBO, CRÉÉE PAR DAVID BENIOFF ET DAN B. WEISS. AVEC SEAN BEAN, MICHELLE FAIRLEY, LENA HEADEY. ***

Dès ce lundi à 20h50 sur BE 1.

Il laisse perplexe, ce Game of Thrones. D’autant plus quand l’on sait l’ampleur de l’excitation qui l’a précédé: il s’agit de la série événement de ce printemps, celle que tout le petit monde des amateurs d’heroïc fantasy attendait de pied ferme, l’adaptation télé d’un best-seller de la littérature de genre américaine signé George R. R. Martin.

Etonnant qu’HBO ait décidé de se lancer là-dedans, puisque le fonds de commerce de la chaîne, ce sont surtout des histoires humaines, socialement et psychologiquement fortes (Les Sopranos, The Wire et Six Feet Under…) Pourquoi s’éloigner de ce qu’on fait de mieux? Parce qu’on perd des plumes. HBO qui a longtemps symbolisé l’unique et dernier bastion créatif de la télévision est en train de se faire ravir sa place de leader créatif par AMC à qui l’on doit des joyaux comme Mad Men et Breaking Bad, mais aussi des curiosités comme The Walking Dead et le nouveau western Hell on Wheels.

Alors HBO, avec Game of Thrones, voulait une grande fresque épique qui donne dans la surenchère, avec un foisonnement d’effets spéciaux, de décors grandioses, de scènes de baston, de têtes coupées et de bruits mouillés de carotides tranchées. On évolue ici dans un monde cruel où on oblige les gamins de 10 ans à regarder des exécutions pour s’endurcir, où les femmes sont juste des réceptacles à semences masculines, où frères et soeurs couchent ensemble et surtout, où l’instabilité politique peut vous tuer d’une seconde à l’autre.

Cette instabilité, dont les tenants et aboutissants tiennent en des dizaines de ramifications, pourrait se résumer comme suit: un roi dont le bras droit vient d’être assassiné demande à l’un de ses seigneurs de devenir son second. Et de l’autre côté de leur monde, le fils de l’ancien roi renversé par le nouveau veut conquérir le trône.

Les premiers épisodes, plutôt putassiers, laissaient envisager le pire. Mais le racolage des débuts fait rapidement place à un propos moins lubrique, plus passionnant stratégiquement. Pas une grande série, donc, mais un divertissement correct.

Myriam Leroy

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