
[Critique ciné] Razzia, film choral incandescent
DRAME CHORAL | Un Maroc post-Printemps arabe où conservatisme ambiant et désir de justice forment un mélange hautement inflammable.
À Casablanca, quelques destins aux trajectoires marquées par le même désir de liberté dans une société restant sourde à cet élan. Cinq personnages, différents de genre comme d’origine, d’âge et de mode de vie. Mais tous prêts à braver les préjugés, les entraves, tandis que monte, inexorable, la rumeur d’une révolte envahissant la rue… Film choral incandescent, fiction nourrie de réalité culturelle et sociale, Razzia conjugue audace et sensibilité, dimension intime et résonance politique au sens noble du terme. Nabil Ayouch y confirme, après les fulgurants Much Loved et Les Chevaux de Dieu, son talent de cinéaste capable de marier le sensuel et la réflexion, l’individuel et le collectif, abordant des questions brûlantes (y compris la sexualité) sans réduire les protagonistes de ses films à des figures emblématiques. Maryam Touzani, co-scénariste et actrice principale, emmène une distribution admirable, où on remarque le Belge Arieh Worthalter dans le rôle d’un restaurateur juif lui aussi soumis aux déchirements d’un Maroc où la tolérance n’est jamais chose acquise. Un Maroc post-Printemps arabe où conservatisme ambiant et désir de justice forment un mélange hautement inflammable.
De Nabil Ayouch. Avec Maryam Touzani, Arieh Worthalter, Abdelilah Rachid. 1h59. Sortie: 25/04. ***(*)
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