Critique ciné: Kreuzweg, ainsi soit-elle
DRAME | Dietrich Brüggemann passe le fondamentalisme catholique au scalpel d’une proposition esthétique aussi forte que radicale, pour signer un film dérangeant et pénétrant.
Présenté à la dernière Berlinale, Kreuzweg devait y marquer les esprits. Dietrich Brüggemann y confronte le fondamentalisme catholique à la réalité contemporaine à travers le destin de Maria, adolescente de quatorze ans éduquée suivant la règle stricte de la Fraternité sacerdotale Saint Paul. Et entamant bientôt, à l’image de Jésus, son propre chemin de croix en quête de sainteté, perspective dont rien ne saurait la détourner… Pour retracer cet itinéraire rapidement affolant, le réalisateur allemand s’appuie sur une proposition esthétique aussi forte que radicale, son film consistant en quatorze longs plans séquences fixes, en écho aux stations du chemin de croix du Christ. Rigide, le dispositif est surtout rigoureux et plus encore cohérent, qui donne au propos une densité suffocante. Si l’on pense forcément au Ulrich Seidl de Paradies: Glaube avec lequel Dietrich Brüggemann partage le sens de la critique grinçante, c’est peu dire toutefois que son Kreuzweg agit plus en profondeur…
- DE DIETRICH BRÜGGEMANN. AVEC LEA VAN ACKEN, FRANZISKA WEISZ, FLORIAN STETTER. 1H47. SORTIE: 29/10.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici