Critique

Brave (Rebelle)

© DR
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

ANIMATION | Les éléments sauvages qui agitent les highlands écossaises font écho à la chevelure flamboyante et à l’ardeur du coeur de la jeune Merida, héroïne revêche d’un conte de fées façon Pixar porté par une époustouflante animation.

Brave (Rebelle), film d’animation de Mark Andrews et Brenda Chapman. Avec les voix de Kelly Macdonald, Emma Thompson, Billy Connolly. 1h33. Sortie: 18/07. ****

Ecosse, terre de légendes. C’est là, en plein trip fantasy, que les studios Pixar ont choisi de déployer l’action de leur production annuelle. Soit le récit des aventures de la princesse Merida, jeune fille au caractère volcanique -à l’image de la chevelure flamboyante qu’elle arbore fièrement- refusant d’embrasser le destin qui lui est assigné par une mère aux tendances psychorigides et un paternel haut en couleur, ours mal léché n’aimant rien tant que se répandre en récits de chasse fantaisistes…

Sur une morale entendue -il s’agit, en ce bas monde, de trouver sa voie propre et d’écouter son coeur-, le film orchestre de fort jolie façon la réconciliation entre enfants et parents, vivants et morts, monde sensible et univers magique. Pour un conte de fées à l’ancienne qui, sous ses dehors traditionnels, n’en multiplie pas moins les résonances actuelles. Si elle ne cesse de jongler avec les clichés -lever de kilts, accents scottish à couper au couteau (ou plutôt à la hache, en l’occurrence)-, la fable se montre aussi capable de prendre les attentes à rebours: dans cet univers essentiellement masculin où l’on aime se mettre joyeusement sur la tronche au son des cornemuses, les hommes font tapisserie, l’intrigue de Brave (Rebelle en VF) se conjuguant essentiellement au féminin.

Traversée par quelques idées fortes de mise en scène -comme cette séquence où mère et fille, fâchées, se répondent à distance par montage alterné interposé-, l’animation, virevoltante, déployée dans les décors enchanteurs des Highlands époustoufle, tirant notamment parti du fog écossais dans des scènes d’action dont le rythme effréné n’empêche jamais l’émotion de filtrer. Plein de souffle, visuellement renversant, le film, dédié à la mémoire de Steve Jobs, relève pourtant sur la forme d’une facture plus conventionnelle, moins inventive sans doute, que ce à quoi Pixar nous a jusqu’ici habitués. Et semble ainsi devoir s’inscrire dans une certaine tradition familiale chère à Disney. Qu’à cela ne tienne, puisque Pixar réussit au fond ici ce que les héritiers du grand Walt échouent désormais quasi systématiquement à accomplir: un classique instantané. Be Brave.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content