Critique

Apocalypse Hitler

Comment Adolf est devenu Hitler, l’un des plus grands fossoyeurs de l’Humanité? Isabelle Clarcke et Daniel Costelle le content avec intensité.

On pourrait appeler ce dyptique « Vie et mort d’un grand malade ». Isabelle Clarke et Daniel Costelle (encore eux) brossent le portrait d’Adolf Hitler en 2 fois 52 minutes d’une remarquable intensité, évoquant tant sa destinée politique que ses vexations enfantines, terreau fertile qui a laissé pousser les plus terribles des inclinaisons dictatoriales. Le premier épisode prend racine à sa naissance dans l’Autriche de 1889 et se clôture sur la crise de 1929, qui transformera l’illuminé chétif en Führer craint et adulé. Le second le conduira jusqu’au suicide. Tout cela dans le but de répondre à une question essentielle: « Comment Hitler a-t-il fait basculer le monde dans l’apocalypse? »

On reprochera peut-être à l’entreprise son côté bavard, le narrateur Mathieu Kassovitz (qui vient par ailleurs de se défendre de révisionnisme devant la justice française dans le cadre de « l’affaire 11 septembre ») déblatérant sans discontinuer une heure durant, sans respirer ou presque… Mais c’est bien le seul reproche consistant que l’on puisse formuler. Au moyen de bandes d’archives colorisées, de photomontages et de reconstitutions, Apocalypse Hitler captive comme une série télé à suspense, en démontrant comment le mépris de la valeur de la vie humaine est venu à ce fruit des amours consanguines de cousins catholiques. Concernant le pedigree du porte-drapeau d’une race supposément pure, ce documentaire évoque d’ailleurs les doutes quant à la conformité d’Hitler à ses préceptes. Etait-il juif lui-même? Il ne pouvait en tout cas pas prouver le contraire: il ne connaissait pas l’identité de l’un de ses grands-pères.

Truffé d’anecdotes édifiantes (il ne voulait pas faire d’études car il se jugeait supérieur au système éducatif; finalement refusé aux Beaux-Arts de Vienne, il se recycle en illustrateur de cartes postales pour touristes…), habillé d’une bande-son idéalement grandiloquente, ce film réalise sans peine ses ambitions, et électrise une Histoire à la fois récente et poussiéreuse pour les plus jeunes. Indispensable.

Myriam Leroy

Apocalypse Hitler, documentaire d’Isabelle Clarke et Daniel Costelle. ****

Ce mardi 18 octobre à 20h20 sur La Une.

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