Critique

[à la télé ce soir] Pierre Cardin, la griffe de la modernité

© ARTE
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le portrait passionnant d’un créateur qui se moquait des usages, a inauguré la présentation Bohème et a répondu aux attentes de la jeunesse.

Il a fait entrer la haute couture dans les grands magasins, a inauguré le multiethnisme sur les podiums et a été le premier couturier parisien à faire défiler des hommes. Il a fait descendre la couture dans la rue, a dessiné les costumes de Chapeau melon et bottes de cuir. Même les Beatles ont fait appel à lui pour leurs célèbres vestes à col Mao. Pierre Cardin n’en est pas moins le plus controversé des grands couturiers français. Le bâtisseur d’empire à la fortune vertigineuse ayant souvent éclipsé le créateur avant-gardiste et visionnaire. Le documentaire d’Isabelle Szumny raconte comment un gamin né dans une famille pauvre d’un hameau de Venise a révolutionné la haute couture à Paris, a intégré le cercle de Cocteau, est devenu le premier employé de Christian Dior et a connu une grande histoire d’amour avec Jeanne Moreau alors qu’il avait toujours assumé son homosexualité, tout en restant discret. La Griffe de la modernité tire le portrait passionnant d’un créateur qui se moquait des usages, a inauguré la présentation Bohème et a répondu aux attentes de la jeunesse. Un homme disparu en décembre 2020 qui a libéré les corps, ne se laissait aveugler par aucun snobisme et a accordé 800 licences pour fabriquer des objets et accessoires qui n’avaient plus rien à voir avec le chic et le luxe d’une marque de haute couture. Un précurseur de la mondialisation.

Documentaire d’Isabelle Szumny. ***(*)

Dimanche 07/03, 18h00, Arte.

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