Critique

[à la télé ce soir] Parents de tueurs

© FINAL CUT FOR REAL
Nicolas Bogaerts Journaliste

Jeff Williams, Clarence Elliott et Sue Klebold ont un point commun: leur enfant a tué, a exécuté d’autres élèves lors de tueries scolaires ayant défrayé la chronique dans les années 1980-2000.

Alors que le fruit de leurs entrailles est mort ou incarcéré, ces parents livrent un récit personnel traversé par la culpabilité, la responsabilité, le chagrin, les regrets, la rédemption et l’amour. Le propos n’est pas tellement d’aborder les tragédies passées que de percevoir, avec un angle et des choix qui tournent radicalement le dos aux conventions du sensationnalisme, comment chacun vit avec un poids incommensurable. Aucune image des massacres ni de leurs auteurs, juste les gestes quotidiens, les monologues intérieurs, les moments d’échange et de partage mis en place par des pères et des mères pour tenter de mettre des mots sur l’indicible. À travers ces portraits poignants d’une dignité salutaire, Frida et Lasse Barkfors clôturent avec dignité leur triptyque sur les stigmates entamé avec Pervert Park (2014, primé au prestigieux Sundance Festival) et La Mort d’un enfant (2017).

Documentaire de Frida et Lasse Barkfors. ***(*)

Jeudi 17/06, 23h05, La Une.

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