Critique

[À la télé ce soir] Musique brute. Handicap et contre-culture

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Massimo Urbinati Journaliste

Le handicap, ici, sert la création autant que l’inverse. Face au public, cette bouleversante et si rafraîchissante spontanéité est un pur régal.

La musique est un langage. La compréhension des sons pointe bien avant de pouvoir articuler ses premiers mots. Ce rapport au sensoriel est furieusement primal. En cela, cette pulsion qui jaillit des tripes reste l’un des plus parfaits exutoires. La musicothérapie en est très justement représentative. Et la plus noble façon d’apporter de la contenance autrement qu’avec des sangles. Mathieu Mastin, pour illustrer son sujet, suit les pérégrinations de l’éducateur Antoine Capet et du musicien David Lemoine, l’un des esprits tordus du groupe Cheveu. Les deux bougres ne se contentent pas d’animer leur propre atelier sonore. Ils partent à la rencontre d’autres institutions, aux sensibilités curatives et artistiques parallèles. Et l’on est bien au-delà de l’infantilisation de la discrimination positive. Le handicap, ici, sert la création autant que l’inverse. Face au public, cette bouleversante et si rafraîchissante spontanéité est un pur régal. Les sourires partagés en attestent allègrement. Ne reste plus pour vous en convaincre, tout comme eux, d’y plonger corps et âme.

DOCUMENTAIRE DE MATHIEU MASTIN.

Ce jeudi 2 juin à 23h40 sur France 4.

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