Critique

[À la télé ce soir] Martin Margiela se raconte

© AMINATA SPRL
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

C’est un peu le Banksy de la mode. Le Daft Punk du tissu. Martin Margelia est à la fois l’un des plus influents et des plus secrets créateurs de la mode contemporaine, qu’il a quittée il y a plus de dix ans déjà.

C’est un peu le Banksy de la mode. Le Daft Punk du tissu. Souvent associé aux Six d’Anvers (Walter Van Beirendonck, Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Dirk Van Saene, Dirk Bikkembergs et Marina Yee), collectif avant-gardiste au blase de super-héros, Martin Margelia est à la fois l’un des plus influents et des plus secrets créateurs de la mode contemporaine, qu’il a quittée il y a plus de dix ans déjà. Ancien assistant de Jean-Paul Gaultier, Margiela a joué tout au long de sa carrière la carte du mystère. Absent des photos (peu de gens connaissent son visage), extrêmement rare en interview (qu’il donnait par fax), Margiela préférait mettre en avant le vêtement que le couturier et a passé sa vie à enfreindre les règles. Adepte du street casting, Margiela a utilisé des mannequins anonymes ou au visage voilé par des masques, a célébré les pièces non finies et a transformé la récupération en haute couture. Reiner Holzemer lève le voile sur une énigme. Un créateur qui n’aimait pas faire riche et organisait ses défilés sur des chantier, des parkings, un terrain vague, une station de métro désaffectée ou un dépôt de l’Armée du salut. Accompagnés par la musique de dEUS, la voix et les mains de Margiela (faut pas pousser quand même) servent de fil rouge à ce portrait de couturier à qui l’anonymat a servi de bouclier.

Documentaire de Reiner Holzemer. ***(*)

Samedi 3/10, 23h25, La Trois.

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