Critique

[À la télé ce soir] Marseille, capitale du rap

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Un docu choral pour un phénomène musical.

« Le rap a placé Marseille sur la carte de France. Si des gens dans le pays, en Belgique, au Canada, en Afrique aiment cette ville, c’est grâce au foot mais aussi aux groupes de rap qui y sont apparus. » Akhenaton sait de quoi il parle. Avec IAM (Shurik’n, Imhotep et Kheops sont aussi du documentaire) et son accent qui sent bon la Canebière, il s’est produit jusqu’au pied des pyramides de Gizeh. IAM, le grand frère, le parrain des musiques urbaines dans la cité phocéenne. Portuaire, cosmopolite et bavarde, agitée, rebelle et indisciplinée, Marseille, carrefour de la Méditerranée, était taillée pour devenir l’une des capitales du hip-hop hexagonal. Phénomène identitaire, expression d’une ville qui cherche envers et contre tous à affirmer sa valeur, le rap a libéré la parole et mis à l’honneur une jeunesse talentueuse et bigarrée. Avec la tchatche, le sourire et l’humour. Un discours, des revendications et de la suite dans les idées… Alimenté par Alonzo de Psy 4 de la Rime, Keny Arkana, SCH, Faf Larage, DJ Djel de la Fonky Family ou encore Soprano, le docu de Gilles Rof et Daarwin raconte le rap qui a amené les Noirs et les Arabes à la télévision. Les débuts dans un club rock: La Maison Hantée. Un milieu très masculin jusqu’à l’arrivée de Keny Arkana. Et l’histoire d’Ibrahim Ali, un gamin de 17 ans abattu par des colleurs d’affiche du FN le 21 février 1995 à cause de sa couleur de peau. Un docu choral pour un phénomène musical.

Documentaire de Gilles Rof et Daarwin. ***(*)

Samedi 14/11, 22h30, France 5.

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