Critique

[à la tele ce soir] Leto

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

La scène rock de Leningrad au tournant des années 80. Si quelques concerts peuvent bien avoir lieu, il y est interdit de se lever de son siège, de manifester bruyamment son enthousiasme… Tel est le contexte du film fulgurant et bouleversant de Kirill Serebrennikov.

La scène rock de Leningrad au tournant des années 80. Forcément underground et rebelle en cette ultime décennie de régime communiste en Russie. Les commissaires du peuple s’acharnent toujours à surveiller une jeunesse turbulente, qui fait circuler « sous le manteau » les albums venus d’Occident. Et si quelques concerts peuvent bien avoir lieu, il y est interdit de battre des pieds, de se lever de son siège, de manifester bruyamment son enthousiasme… Tel est le contexte de Leto, film fulgurant et bouleversant de Kirill Serebrennikov. Le cinéaste dissident, poursuivi aujourd’hui par le régime de Poutine (emprisonné puis assigné à résidence, il ne put accompagner son film au Festival de Cannes), signe une plongée captivante dans l’univers social et musical du groupe Kino et de son leader Viktor Tsoï. Lequel connaîtra une destinée tragique, dans une époque chargée de frustrations mais porteuse d’espoir. Filmée dans un noir et blanc superbe, une oeuvre au passé pleine d’urgence présente.

Drame de Kirill Serebrennikov. Avec Teo Yoo, Roman Bilyk, Irina Starchenbaum. 2018. ****(*)

Vendredi 10/12, 23h40, La Trois.

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