Critique

[à la télé ce soir] Le Vénérable W.

© LES FILMS DU LOSANGE
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Propos terrifiants, images horribles, scènes atroces… Plongée dans la spirale effrayante du nettoyage ethnique et de la foi instrumentalisée…

« Les poissons-chats d’Afrique grandissent très vite. Ils se reproduisent très vite aussi. Et puis, ils sont violents. Ils mangent leur propre espèce et détruisent les ressources naturelles de leur environnement. Les musulmans sont exactement comme ce poisson. » Ces mots glaçants de bêtise, socle de ses appels à la haine, sont d’Ashin Wirathu. Les hommes bouddhistes peuvent choisir pour combien de temps mais ils doivent tous devenir moine un jour et Wirathu a décidé d’y consacrer son existence. Condamné en 2003 à 25 ans de prison pour incitation à la haine et au conflit religieux, il a été amnistié en 2012 et s’est remis aux sermons virulents, aux tracts incendiaires et aux appels au boycott des commerces musulmans. Après s’être penché sur les cas d’Amin Dada et de Jacques Vergès, Barbet Schroeder clôt avec Le Vénérable W. sa trilogie du mal en tirant le portrait du chef de file des moines extrémistes en Birmanie, le visage de la terreur bouddhiste. Propos terrifiants, images horribles, scènes atroces… Plongée dans la spirale effrayante du nettoyage ethnique et de la foi instrumentalisée…

Documentaire de Barbet Schroeder. ****

Mercredi 24/03, 22h55, Arte.

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