Critique

À la télé ce soir: La face cachée des fesses

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Une excellente évocation du popotin, véritable objet politique, que Carole Ponchon et Allan Rothschild décrivent avec beaucoup de justesse.

« Oh, comme il est beau, s’emballait Jean-Pierre Marielle dans Les Galettes de Pont-Aven. On dirait un Courbet dis donc. Quel génie il faut pour peindre ça. Quand je pense que ce mec en a peint des milliers. Qu’on l’a poursuivi pour obscénité. Alors qu’il a peint la plus belle chose au monde. Un cul. » Le derge, le postérieur, le pétard, les miches, la croupe… Appelez-les comme vous voulez. Les fesses, terme qui vient du latin fissa et signifie fente ou fissure, partie la plus politique du corps, celle par laquelle on humilie aussi, sont l’objet de ce documentaire, et par ailleurs d’un livre, signé Caroline Pochon et Allan Rothschild. « Ces fesses qui représentent ce qu’on ne maîtrise pas », « cette touche finale qui fait que le corps est exceptionnel »

Anthropologue, professeur de morphologie, artisan de l’image, plasticienne, modèle, écrivains tentent avec nous d’en percer les mystères. De l’Occident au Japon, avec un détour par l’Afrique, de celles viriles de Michel-Ange à celles volumineuses de Courbet en passant par Ingres, Andy Warhol, Leonard de Vinci, David Hockney et… Michel Polnareff –« un petit cul peut amener de grandes choses »-, la croupe révèle à la fois les fondements de notre société, ses tabous, ses désirs, ses rapports de force. A travers des extraits d’interviews, de films, de clips, de pubs, vous en saurez davantage à son sujet au bout d’une petite heure d’enquête. Mais on vous livre déjà une pensée à méditer: « Le progrès social commence toujours par l’indépendance des fesses ». Freedom!

DOCUMENTAIRE DE CAROLINE POCHON ET ALLAN ROTHSCHILD.

Ce samedi 9 mai à 22h10 sur Arte.

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