Critique

[à la télé ce soir] Edgar Morin, journal d’une vie

© Photopqr le dauphine / maxppp
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Réalisé par Jean-Michel Djian, Journal d’une vie retrace le parcours d’un homme qui a traversé son siècle en observateur éclairé et en chercheur indiscipliné.

« Mon modèle, Léonard de Vinci, n’était pas peintre. Il était anatomiste, bricoleur, philosophe, savant. Je ne peux pas me résigner au savoir parcellaire et cloisonné. » Né Edgar Nahoum à Paris en 1921 dans une famille de Juifs originaires de Salonique partis en France faire commerce de bonnets et de draps, Edgar Morin est l’un des derniers grands penseurs humanistes à prendre au pied de la lettre la formule de Pascal: « Je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout. Non plus de connaître le tout sans connaître les parties. » Réalisé par Jean-Michel Djian, Journal d’une vie retrace le parcours d’un homme qui a traversé son siècle en observateur éclairé et en chercheur indiscipliné. Philosophe de la complexité, sociologue des pratiques culturelles, pourfendeur du fanatisme et de l’hypercapitalisme, Morin, prêt à fêter ses 100 ans le 8 juillet, c’est une vie faite de recherches pour essayer de comprendre et pour tenter d’être utile. À travers des images d’archives, des interviews anciennes et récentes, Djian raconte entre Paris, San Francisco et Montpellier un chercheur du CNRS pour qui le réel est ce que l’esprit ne peut jamais totalement saisir. Un homme qui a inventé le cinéma vérité (Chronique d’un été) et fut l’un des premiers à pressentir les ravages de la mondialisation techno-économique. Récit d’une vie dédiée à la pensée et à l’engagement humaniste.

Documentaire de Jean-Michel Djian. ***(*)

Jeudi 08/07, 23h55, Arte.

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