Critique

[À la télé ce soir] Dos au mur

© DR
Nicolas Bogaerts Journaliste

Dans une Copenhague au bitume glacé, trois personnages complexes, des grands blessés, tentent de ne pas sombrer. Tous gravitent autour du trafic de drogue. Bon soldat aux ordres de Marco, Nicky reprend du service après deux ans d’exil et tente de récupérer la garde de son fils. Alf est un officier de la police financière souffrant d’un syndrome post-traumatique après une tentative d’assassinat, d’insomnies et d’une solitude que sa liaison avec une collègue mariée ne parvient pas à combler. Anna, la banquière quadra, voyant sa promotion passer sous son nez au profit d’une jeune collaboratrice plus au goût du boss, ravale l’humiliation en vendant ses conseils financiers au caïd local. Alors que la découverte de huit cadavres de Roms lance Alf sur un système ultra glauque de blanchiment, les trois destins s’entrechoquent à distance, par échos, dans une ville où la violence physique et symbolique est omniprésente. Portée par Jeppe Gjervig Gram, un des scénaristes de Borgen, Dos au mur en a gardé le venin réaliste, l’art de mettre les tensions à nu et de donner à ses personnages une belle profondeur, atténuée par une réalisation un peu plus fébrile et expéditive.

Série de Jeppe Gjervig Gram. Avec Thomas Hwan, Esben Smed. ***(*)

Jeudi 19/3, 20h55, Arte.

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