Critique

A la télé ce soir: Bombes humaines à désamorcer

Bombes humaines à désamorcer © Arte
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Portrait d’une école qui, sous l’égide de l’armée pakistanaise, tente de rééduquer les enfants-soldats.

« Que faire d’un cerveau quand il a été exposé à la violence? », s’interroge l’une des intervenantes de ce documentaire au sujet fort. Que faire quand des gamins ont pris, de gré ou de force, la route du terrorisme. Tous ont emmagasiné des images atroces, celles des exécutions publiques, des flagellations, des pendaisons. Certains ont failli servir de bombes humaines. D’autres ont vu leurs camarades se faire sauter, déshumanisés par la promesse manifestement cynique d’un au-delà enchanteur et immédiat. Faits prisonniers par l’armée pakistanaise, ces adolescents respirent un air neuf à l’école Salaoon. Encadré par les autorités militaires, mais dirigé par la psychiatre Feriha Peracha, l’établissement accueille des dizaines de gamins perdus, qu’ils aient été enrôlés de force par les Talibans ou qu’ils se soient eux-mêmes engagés pour la cause.

Asad Qureshi a pu insinuer sa caméra au coeur de cette ambitieuse entreprise de réhabilitation. Entre évaluations individuelles et retour collectif à des valeurs proscrites par leurs anciens maîtres, entre dénouements heureux et tragédies. Il en résulte un documentaire aussi interpellant que bien rythmé, dans le sillage d’une thématique bien plus universelle qu’elle n’y paraît.

DOCUMENTAIRE D’ASAD QURESHI.

Ce mardi 27 aout, à 22h45 sur Arte.

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